Publicité

Opération séduction de Lyon à Tokyo pour faire revenir les Japonais en France

¤ Gérard Collomb s'est rendu début octobre au Japon pour convaincre les industriels et les touristes de venir à Lyon. ¤ Près de 140 entreprises du Grand Lyon sont aujourd'hui installées au Japon.

ECH22297109_1.jpg

Par Léa Delpont

Publié le 13 oct. 2016 à 01:01

Au PDG du groupe japonais Riso qui le remerciait de son passage à Tokyo la semaine dernière, Gérard Collomb a lancé : « Une visite, une usine ! » Le président de la Métropole de Lyon ne venait pas par courtoisie chez le fabricant de photocopieurs. Il espère un jour décrocher un site de production, sur la lancée de l'usine Toray en 2010 dans la banlieue lyonnaise ou du centre européen de R&D de JTEKT en 2004 au sud de l'agglomération. S'il n'a pas seul le pouvoir de les attirer, « sa présence pèse dans la balance dans un pays très sensible à la hiérarchie », estime Jean-Charles Foddis, directeur de l'Aderly, l'agence de développement experte dans la pêche aux entreprises à l'étranger. L'édile, adepte de la « diplomatie économique », faisait son cinquième voyage au Japon depuis 1999, pour entretenir une amitié intéressée - et ancienne avec la troisième puissance mondiale. Elle remonte aux soyeux lyonnais, qui furent parmi les premiers Européens à se rendre à Yokohama pour importer, dès 1860, des cocons de bombyx. Aujourd'hui, le Japon, dans le Grand Lyon, c'est 140 entreprises et 3.000 nationaux.

Au programme de la semaine : des rencontres avec des PDG influents (Toshiba-Carrier, Daikin); deux conférences de presse sur la future Cité de la gastronomie, une rencontre avec le numéro deux du gouvernement et l'inauguration d'un laboratoire (ELyTMaX) entre les universités de Lyon et de Tohoku, couronnant trente ans de collaboration dans le domaine de la résistance des matériaux.

La Métropole déroule le tapis rouge pour l'Archipel, qui sera l'invité d'honneur en 2018 de l'exposition inaugurale de la Cité de la gastronomie et du prochain Sido - le Salon des objets connectés. « Nous avons trois objectifs, confie Gérard Collomb : exporter nos entreprises locales et nos technologies de la "smart city", séduire de nouveaux investisseurs et attirer les touristes nippons, au moment où ils se détournent de Paris et de Nice. » Pas sûr cependant que le message rassurant qu'il tentait de faire passer dans une interview au journal « Nikkei » suffise à vaincre leurs peurs sur la sécurité. Culotté, aussi, de vouloir vendre la ville intelligente au pays des mégalopoles huilées.

Les ambitions de Lyon French Tech

Publicité

Pourtant, l'investissement de 50 millions d'euros du Nedo (l'agence gouvernementale japonaise équivalente de l'Ademe) dans le programme immobilier expérimental Hikari à Confluence (un îlot à énergie positive) prouve bien l'intérêt japonais pour le Petit Poucet. Intérêt renouvelé par un partenariat, signé entre le Tuba, le laboratoire lyonnais de la « smart city », et un organisme similaire à Osaka, prélude à des échanges de start-up et d'innovations. Sans oublier Enedis (ex-ERDF), qui faisait partie du voyage, pour vendre à l'électricien Tepco le principe de Linky, son compteur intelligent testé à Lyon. Les ambitions de Lyon French Tech ne sont peut-être pas si chimériques. « Il y a des places à prendre dans la santé, l'énergie et le numérique », assure Jean-Dominique François, conseiller économique à l'ambassade de France.

Les obstacles sont nombreux : la langue, la législation, la culture... Mais la 3e économie mondiale, longtemps protectionniste, s'ouvre aux technologies étrangères comme jamais depuis l'ère Meiji, afin de relancer une croissance ralentie par la chute vertigineuse de sa population. D'où les espoirs des trois start-up greffées à la délégation (Tilkee, Woonoz et Enekio, en plein dans la cible), reçues chez Fujitsu, dans le plus grand Fab Lab du pays et au Salon high-tech Ceatec, l'équivalent du CES de Las Vegas. Elles rêvent d'un destin à la Babolat, entreprise lyonnaise numéro un du tennis au Japon. Service à suivre...

Correspondante à Lyon Léa Delpont

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité