NUMERIQUEDans cette école, la Twictée aide les élèves à apprendre à lire et écrire

Dans une école alsacienne, la Twictée aide les élèves à apprendre à lire et écrire

NUMERIQUEDans le nord de l’Alsace, la classe de CP de Voellerdingen apprend à lire et à écrire tout en s’exerçant aux réseaux sociaux dans une correspondance avec d’autres écoliers. C’est l’idée de la Twictée…
Une séance de Twictée, dictée connectée et collaborative via Twitter, s'organise dans une classe de Voellerdingen, dans le nord de l'Alsace.
Une séance de Twictée, dictée connectée et collaborative via Twitter, s'organise dans une classe de Voellerdingen, dans le nord de l'Alsace. - Bruno Poussard / 20 Minutes
Bruno Poussard

Bruno Poussard

Derrière les murs roses de , la maîtresse prépare ses outils. Rétroprojecteur, ordi et tablette sont chargés, la dictée peut commencer. Enfin, la Twictée, plutôt. Parce que apprennent notamment à écrire à travers cette nouvelle forme d’exercice numérique, via .

Des erreurs à trouver, des balises à placer et des corrections à filmer

De l’autre côté de l’écran, , dans les Alpes-de-Haute-Provence, lui envoie d’abord ses travaux d’écriture d’une phrase dictée. Par groupe de trois, les jeunes Alsaciens doivent maintenant décrypter les erreurs dans « c’est la moto depapa » ou « Cest la moto de papa », à l’aide de balises. « Non, pas des valises comme lorsqu’on part en vacances », reprend en souriant l’enseignante Karine Stutzmann.

Stylo vert dans les mains, Magalie, par exemple, ne manque de remarquer l'apostrophe manquante, alors que Romain souligne la majuscule à ajouter. A l’aide de twoutils en images, la correction se précise dans l’échange. Puis vient l’heure d’envoyer le bilan aux petits . Une tablette dans les mains pour filmer cette leçon d’élèves à élèves et l’exercice est joué. Avant d’inverser les rôles, quelques jours plus tard.

Ecriture et lecture en collaboration pour un riche apprentissage

Partagée en deux étapes, d’abord tout seul puis par petits groupes, la phase initiale de dictée classique intègre aussi la collaboration. Valorisant aux yeux de Karine Stutzmann : « C’est plus riche, ils verbalisent explicitement entre eux ce qui est implicite - ces automatismes qu’on a, nous, intégrés - tout en dédramatisant les erreurs. »

L’institutrice de cette classe de CP - CE1 s’est inscrite à l’expérimentation en 2013, un an après son initiation par et (enseignant, lui, en Moselle). « était alors plutôt utilisée pour les plus grands, mais j’ai souhaité l’adapter pour apprendre à lire et écrire en même temps. » D’où la vidéo et les images…

Correspondre avec d’autres cultures et découvrir les réseaux sociaux encadré

Au-delà de cette notion orthographique, l’intérêt du projet est vaste, entre travail en groupe et correspondance parfois lointaine. « L’an dernier, les élèves ont pu demander à une classe ce qu’ils mangeaient ou à une classe du désert comment étaient leurs maisons, illustre la maîtresse. Ça nous a permis de travailler la géographie et la culture. »

Adaptable du CP jusqu’, l’exercice offre aussi l’occasion d’intégrer les jeunes écoliers . « L’idée, c’est d’apprendre à utiliser Twitter à des fins raisonnées et raisonnables et pour cela, je le décris comme un outil de présentation de ce qu’on fait en classe », justifie Karine Stuzmann, qui a établi avec eux une charte d’utilisation.

« Des codes que l’on n’a pas l’habitude de voir à l’école »

« Quand on travaille sur des projets d’usage responsable d’Internet, l’objectif, c’est de donner du sens, rebondit Pascal Schaffhauser, chargé de mission au numérique pour le premier degré . utilise des outils connus, mais des codes qu’on n’a pas l’habitude de voir à l’école, c’est en cela qu’elle innove. »

Présentée, encouragée et de Strasbourg (comme d’autres nouveautés) dans le cadre , la démarche continue d’évoluer. En plus de fournir des outils et de mettre en relation des enseignants, facilite les retours d’expérience. La classe alsacienne de CP de ne demande qu’à être suivie.

Sujets liés