Primaire EELV : pour Placé, c'est «le suicide de la secte» des Verts

Le secrétaire d'Etat Jean-Vincent Placé, ancien sénateur d'EELV, estime que l'élimination de Cécile Duflot de la primaire écologiste est «un suicide collectif» à la manière de la secte du ««Temple solaire»
Le secrétaire d'Etat Jean-Vincent Placé, ancien sénateur d'EELV, estime que l'élimination de Cécile Duflot de la primaire écologiste est «un suicide collectif» à la manière de la secte du ««Temple solaire» (Capture France2.)

    Il y eut Nicolas Hulot, grand favori de la pré-sélection écolo éliminé au second tour par Eva Joly en 2011. Depuis hier, il y a Cécile Duflot, éjectée du premier tour de la primaire écologiste au profit du méconnu Yannick Jadot et de la très méconnue Michèle Rivasi. « C'est triste, individuellement », pour Cécile Duflot, a réagi ce jeudi matin Jean-Vincent Placé, qui fut le compagnon de l'ancienne secrétaire nationale des Verts en 2006, et son complice dans ses tentatives pour bousculer le parti. « Je pense qu'elle paie surtout l'ingratitude, (…) le côté coupeur de têtes des Verts », a-t-il poursuivi sur France 2. « C'est une forme de suicide collectif, un peu temple solaire, c'est-à-dire qu'on continue dans la secte et puis on essaie de qualifier deux personnes que personne ne connaît ». Or, « à un moment, la notoriété, la crédibilité », ça compte, a-t-il fait valoir tout en rappelant ses divergences avec l'ancienne ministre du Logement, qui a claqué la porte du gouvernement alors que Placé a œuvré pour y entrer.

    « Jadot est un peu plus connu que madame Rivasi, je pense qu'il va être éliminé, c'est la logique des coupeurs de têtes, et malheureusement un réflexe de repli sur soi », a encore pronostiqué le secrétaire d'État chargé de la Réforme et de la Simplification.

    Pour Dany Cohn-Bendit, les 12 000 militants qui ont voté n'ont pas écarté Duflot pour son passage dans le gouvernement (de mai 2012 à mars 2014). Mais « ils lui ont fait payer le moi, moi, moi. Europe Écologie, c'était elle et c'est la catastrophe politique donc ils l'ont éjectée ». Selon l'ancien leader écologiste, les votants ont voulu revenir aux « fondamentaux » de l'écologie, en choisissant Yannick Jadot, « pragmatique, très européen et altermondialiste », et Michèle Rivasi, « une femme des combats du noyau dur des écolos, le nucléaire et la santé », a-t-il estimé sur Europe 1, radio sur laquelle il officie comme éditorialiste.

    « Aujourd'hui on tourne la page Cécile Duflot », a semblé se réjouir Barbara Pompili, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, ancienne députée EELV. « Elle paie le fait d'avoir trop montré qu'elle était dans une stratégie personnelle », a reproché Pompili, estimant sur LCI que Cécile Duflot avait quitté lé gouvernement « en sachant qu'il y avait cette perspective de l'élection présidentielle ».

    Invité de France Info, Yannick Jadot, arrivé en tête du premier tour avec 36,1% des suffrages, a été un peu moqueur : « on ne peut pas être très content il y a deux jours du corps électoral, qui réunit plus de personnes extérieures à EELV que de militants, et être aujourd'hui mécontent du sabordage » que l'élimination de Duflot constituerait. S'agissant de Jean-Vincent Placé, le député européen s'est agacé : « il a quitté l'écologie politique, l'écologie politique s'en sort pas plus mal que lui ».