Primaire à gauche : «François, n'y va pas», l'appel que préparent des parlementaires PS

La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, candidate à la primaire socialiste, affirme avoir été sollicitée pour signer un appel demandant à François Hollande de ne pas se représenter.
La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, candidate à la primaire socialiste, affirme avoir été sollicitée pour signer un appel demandant à François Hollande de ne pas se représenter. (Capture Public Sénat.)

    « François, fais ton devoir, n'y va pas », c'est l'appel que des parlementaires socialistes pourraient lancer à l'adresse du président de la République pour qu'il ne postule pas à un second mandat. Marie-Noëlle Lienemann, candidate à la primaire organisée par le PS, a assuré ce vendredi matin, sur Sud Radio et Public Sénat, avoir été contactée pour signer. Ce qui est sûr, a-t-elle ajouté, « c'est qu'un très grand nombre de députés qui étaient jusqu'à présent favorables à la candidature de François Hollande estiment qu'il n'est plus en situation de le faire ».

    « Prétexte ou révélateur », c'est le livre « Un Président ne devrait pas dire ça... » qui est, selon elle, la cause de cette initiative. Jusque là, députés, sénateurs et premiers fédéraux socialistes se mobilisaient pour la candidature de François Hollande. Mais l'effet de ses confidences a été un tel coup de poing que leur manifeste a été remisé au placard.

    « Moi, depuis le début, je pense qu'il aura des difficultés politiques à y aller. Je veux bien qu'il soit obstiné mais il y a des limites entre l'obstination et la bêtise », a jugé Lienemann, qui soutiendra le vainqueur de la primaire de janvier, et fera campagne pour lui, « d'autant plus que j'ai l'intime conviction que ce ne sera ni François Hollande ni Manuel Valls ».

    Une chose est sure : depuis la sortie du livre des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, mercredi dernier, la « hollandie » vacille. Jean-Marc Ayrault, Jean-Christophe Cambadélis et Claude Bartolone se sont montrés ébranlés, les frondeurs Christian Paul et Laurent Baumel ont trouvé de nouveaux arguments à leur déception. Même Manuel Valls, qui rappelle sa loyauté au chef de l'Etat, n'a pas manqué de recadrer Hollande : « il faut que nos comportements soient dignes. Il faut de la pudeur, il faut de la hauteur de vue », avait-il reproché depuis le Canada.