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Prière musulmane au Parlement : le gouvernement Trudeau se défend (VIDÉO)

Pourtant, une prière est lue à tous les jours à la Chambre des communes.

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau a dû se défendre d’avoir permis au calife Hazrat Mirza Masroor Ahmad, de la communauté musulmane Ahmadiyya, et à une vingtaine de fidèles de prier dans l’enceinte du Parlement cette semaine.

Lundi, le chef religieux a rencontré le premier ministre Justin Trudeau et a été accueilli par environ 50 députés et sénateurs. Il a également prononcé une allocution lors d’une réception tenue en son honneur à l’édifice Sir John A. Macdonald. Mais ce n’est pas l'aspect historique de l'événement qui a retenu l’attention.

« Pendant qu’on débat de laïcité au Québec, la Chambre des communes se transforme en lieu de culte. N’a-t-on pas clairement établi la séparation entre la religion et l’État? » a demandé la députée bloquiste Marilène Gill pendant la période de questions.

« Nous tenons à la diversité de notre population, nous respectons les lois et les droits des personnes à prier, à avoir du fun et nous représentons aussi tout le multiculturalisme de notre beau pays », a répliqué Randy Boissonnault, secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien.

Des commentateurs dans les médias québécois ont exprimé leur surprise, cette semaine, de voir quelques fidèles s’agenouiller pour leur prière au Parlement et de voir certaines députées porter un voile en la présence du calife.

Or, ni le calife ni la communauté Ahmadiyya n’ont exigé de prier dans cet endroit et n’a jamais demandé aux femmes de se voiler, confirme le porte-parole Safwan Choudhry en entrevue avec le Huffington Post Québec.

C’est plutôt un horaire serré qui explique pourquoi la prière musulmane de l’après-midi – la plus courte de la journée – a eu lieu à cet endroit.

Les organisateurs avaient déjà loué une salle dans l’hôtel Château Laurier, à quelques pas du Parlement, pour leur prière.

Mais Greg McClinchey, chef de cabinet de la députée libérale Judy Sgro, a proposé qu’ils la fassent dans une pièce fermée de l’édifice du Centre au lieu de repasser par les vérifications de sécurité - obligatoires pour tous les visiteurs qui entrent au Parlement, sauf les dignitaires comme le calife.

« La prière a peut-être duré un total six ou sept minutes. Et cela ne faisait pas partie du plan initial du tout », insiste le porte-parole Safwan Choudhry.

Judy Sgro, qui représente la circonscription de York-Ouest, en Ontario, est également la présidente de l’organisation Parliamentary Friends of the Ahmadiyya Muslim Jama’at.

Son chef de cabinet explique que le calife et ses accompagnateurs avaient un horaire chargé ce jour-là, et qu’ils allaient devoir annuler ou déplacer des rencontres s’ils quittaient l’édifice pour leur prière. Une réception avait lieu en l’honneur du calife ce soir-là.

« Nous leur avons donné un lieu privé pour exercer leur foi, et ils l’ont fait. Nous l’aurions fait pour n’importe quel groupe et nous l’avons fait pour des raisons pratiques, parce que nous ne pouvions pas faciliter leur départ et leur retour », a expliqué Greg McClinchey.

« À aucun moment la communauté n’a-t-elle insisté [pour rester au Parlement], au contraire. Elle avait fait d’autres arrangements. »

Greg McClinchey s’est montré surpris de voir les réactions suscitées par la prière musulmane au Parlement, puisque le président de la Chambre des communes lit une prière tous les jours – en anglais et en français. Un moment de silence est par la suite observé avant d’entamer les travaux.

« Il y a des prières au Parlement tout le temps. En fait, les travaux du Parlement s’ouvrent à chaque jour avec une prière. C’est une prière privée, elle n’est pas télévisée, mais elle a lieu tous les jours. »

« Alors, non, le Parlement en soi une église ou une mosquée ou une institution religieuse, mais la religion fait partie du quotidien de l’institution purement pour des fonctions institutionnelles », conclut-il.

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