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5 découvertes scientifiques qui réécrivent l'Histoire

Le mois dernier, on apprenait que Lucy, la plus célèbre des australopithèques, serait morte il y a plus de 3 millions d'années en tombant d'un arbre. L'étude au scanner de son fossile venait de prouver que la bipède avait conservé quelques comportements arboricoles. À la Cité des sciences et de l'industrie vient d'ouvrir une exposition fascinante, «Quoi de neuf sur le Moyen Âge?», qui démonte les clichés sur cette période bien plus riche qu'on le pense. Plus une année ne passe sans que la science ne précise un détail ou invalide ce qui était jusqu'alors une certitude sur la filiation, la cause du décès, le mode de vie de personnages remarquables. Mais souvent ces découvertes posent autant de nouvelles questions qu'elles en résolvent!

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Par Mariana Reali

Publié le 21 oct. 2016 à 01:01

01 Toutankhamon tout sauf un assassinat?
Technique: radiologie

Date: 2010, 2013

Depuis la découverte de son tombeau en 1922, on spéculait sur les raisons de la mort, vers 1327 av. J.-C, de ce pharaon âgé de 18 ans. En 1968, lorsqu'on a retrouvé des fragments d'os dans sa boîte crânienne, on pensait qu'il avait été assassiné, victime d'un complot. Mais, en 2010, le résultat de tests génétiques et radiographiques révèle que Toutankhamon souffrait de la maladie de Kohler, qui détruit les os du pied, et avait un pied bot, d'où la présence de cannes dans sa tombe. Les analyses ADN ont enfin mis en évidence la présence de Plasmodium falciparum, responsable du paludisme. Conclusion des scientifiques: Toutankhamon serait mort d'une «circulation sanguine insuffisante des tissus osseux, affaiblissant ou détruisant une partie de l'os, combinée au paludisme» et ce à la suite d'une fracture. Fin 2013, l'égyptologue Chris Naunton et des scientifiques de l'institut Cranfield Forensic avancent une nouvelle hypothèse. Une «autopsie virtuelle» révèle des blessures sur un des flancs du corps. Un char lancé à vive allure qui l'aurait percuté? Le coeur aurait été écrasé par l'impact, ce qui expliquerait son absence dans la tombe.

02 Richard III n'était pas si hideux
Technique: reconstruction faciale

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Date: 2013

Depuis Shakespeare, on imaginait Richard III, mort en 1485 à la bataille de Bosworth, en tyran sinistre, bossu et au bras atrophié. Mais on ne savait pas grand-chose de lui. Selon la légende son corps avait été jeté dans une rivière. Si les historiens savaient que le roi était mort près de Leicester, sa dépouille n'avait pas été retrouvée. Jusqu'en 2012, quand une équipe de l'université exhume sous un parking de la ville des ossements identifiés à 99,9% comme ceux du roi. Différentes techniques d'imagerie médicale, dont la tomographie assistée par ordinateur, révèlent plusieurs blessures à la tête et confirment les récits selon lesquels le roi, coincé dans un bourbier, aurait abandonné son cheval avant de se faire tuer. En 2013, plus de cinq siècles après sa mort, une reconstruction faciale, financée par la Richard III Society et conduite par l'université de Dundee en Écosse, provoque la surprise en faisant apparaître un homme aux traits plutôt réguliers, malgré un menton prononcé. Il souffrait certes d'une scoliose, mais il n'avait pas de bras atrophié et n'était pas bossu. Beaucoup plus avenant que chez Shakespeare!

03 Butch Cassidy faux cadavre et vrai mystère
Technique: analyse ADN

Date: 1991

Butch Cassidy et Sundance Kid, les célèbres braqueurs de l'Ouest américain, seraient morts en 1908 lors d'un affrontement avec la police bolivienne. Mais, en 1991, l'anthropologue Clyde Snow (celui qui avait authentifié les restes du criminel nazi Josef Mengele) prélève de l'ADN dans la tombe de Robert Leroy Parker (Cassidy) et Harry Alonzo Longabaugh (le Kid). Stupeur: aucun lien avec leurs familles. Peut-être sont-ils enterrés un peu plus loin, mais cette découverte consolide la théorie selon laquelle les deux hommes seraient revenus aux États-Unis, où ils auraient vécu sous une autre identité. D'ailleurs, des témoignages attestent que Cassidy aurait rendu visite à sa famille jusqu'en 1925. En 2011, Brent Ashworth, collectionneur de livres rares, affirme, soutenu par l'écrivain Larry Pointer, avoir trouvé un manuscrit de 1934, The Bandit Invincible: The Story of Butch Cassidy, signé William T. Phillips. Or il contient des faits que seul Butch pouvait connaître. Phillips serait-il en fait Cassidy? Le mystère reste entier.

04 Napoléon III neveu de Napoléon Ier?
Technique: analyse ADN sur un cheveu

Date: 2014

Dans les livres d'histoire, NapoléonIII (1808-73), premier président élu au suffrage universel masculin, est décrit comme le fils de Louis Bonaparte - frère de NapoléonIer - et d'Hortense de Beauharnais. Donc, le neveu de l'empereur. Mais, en 2014, une recherche ADN commandée par le Souvenir napoléonien au généticien Gérard Lucotte lève un lièvre. Une mèche de cheveu de NapoléonIII montre que les chromosomes Y de NapoléonIII et de NapoléonIer diffèrent. Le premier appartient à l'haplogroupe «corse sarde», le second au «caucasien». En revanche, NapoléonIII et son fils ont bien la même origine génétique. Deux hypothèses ressortent alors. La première: une infidélité d'Hortense, ce qui signifierait que NapoléonIII n'est pas le fils de Louis Bonaparte, et donc pas le neveu de Napoléon Ier. La deuxième: NapoléonIer ou Louis est le fruit d'un adultère de leur mère, Laeticia Bonaparte, et tous deux seraient demi-frères. Pour trancher le débat, il reste la dépouille de Louis, inhumé dans l'église de Saint-Leu-la-Forêt.

05 Jack L'Éventreur enfin identifié (quoique...)
Technique: analyse ADN sur un châle

Date: 2014

Qui était Jack l'Éventreur? Après plus d'un siècle, le secret est peut-être enfin percé. Déjà, à l'époque des faits, figurait sur la liste des suspects de Scotland Yard un certain Aaron Kompiski, barbier juif polonais (mort de la gangrène dans un hôpital psychiatrique en 1899). En 2007, Russell Edwards, un homme d'affaires britannique, achète aux enchères une étole tachée de sang retrouvée sur Catherine Eddowes, l'avant-dernière victime de l'Éventreur. Châle récupéré par un officier de Scotland Yard et demeuré dans sa famille de génération en génération. L'homme d'affaires fait appel alors à Jari Louhelainen, professeur en biologie moléculaire à Liverpool, qui identifie des traces de sang et de sperme. Après des tests effectués sur les descendants directs de Catherine Eddowes et d'Aaron Kompiski, le verdict tombe: le sang est celui de Catherine et le sperme celui de Aaron. CQFD? Pas tout à fait, car plusieurs experts contestent la fiabilité de l'enquête.

Par Mariana Reali

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