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Objets connectés cherchent fréquences pour communiquer

De nouvelles bandes devraient être attribuées d’ici fin 2017 pour assurer le bon développement de l’Internet des objets.

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IOT Valley (Ex Tic Valley) : association qui concentre des start-ups européennes du secteur de internet des objets.

Par Romain Gueugneau

Publié le 24 oct. 2016 à 17:11

C’est une règle de base dans les télécoms : pour bien communiquer, il faut avoir de bonnes fréquences. Les opérateurs le savent bien, et ils n’ont pas hésité à dépenser des milliards d’euros ces dernières années pour en rafler le plus possible. Ces ressources vont permettre de soutenir la forte croissance du trafic dans le mobile tirée par la 4G. Un autre domaine, lui aussi en pleine expansion, va nécessiter de plus de spectre à l’avenir : l’Internet des objets (IoT).

Un secteur en plein essor

Le secteur identifié comme une source de croissance importante en France est actuellement en plein essor. Que ce soit dans le secteur de l’énergie, de la domotique ou de l’e-santé, les capteurs et autres appareils capables de collecter et de transmettre des informations sont de plus en plus nombreux. Et ils ont besoin de plus en plus de canaux pour communiquer. C’est dans ce contexte que l’Arcep et l’ANFR (Agence nationale des fréquences) ont décidé de sonder cet été le secteur sur l’opportunité d’ouvrir de nouvelles bandes de fréquences dédiées à l’Internet des objets. Les résultats de cette consultation, rendus publics la semaine dernière, vont globalement dans ce sens.

Actuellement, la grande majorité des objets connectés, notamment ceux qui passent par les réseaux de Sigfox et de LoRa (solution retenue par un consortium d’opérateurs, dont Orange et Bouygues Telecom), transitent sur une bande limitée, comprise entre 868 et 870 MHz. « Cela suffit pour les usages actuels. Mais la place va rapidement venir à manquer », avertit Gilles Brégant, le directeur de l’ANFR.

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Déjà, certains problèmes de coexistence entre appareils commencent à apparaître. A Paris, dans certaines zones, des appareils peinent en effet à se faire entendre. « Il y a parfois des conflits entre des capteurs positionnés sur des grues, qui communiquent de façon constante, et des compteurs électriques ou d’eau qui envoient un message de temps à temps. Ces ­derniers peinent parfois à se faire entendre faute de place », illustre-t-on à l’ANFR.

Harmoniser les règles

C’est pourquoi le régulateur et l’Agence des fréquences proposent d’élargir le spectre disponible. Les bandes 862-870 MHz (déjà en ­partie utilisée), 870-876 MHz et ­915-921 MHz pourraient être mises à disposition de l’Internet des objets. Elles sont pour l’instant occupées en grande partie par le ministère de la Défense qui les utilise pour ses propres besoins en communication. Mais les militaires sont prêts à faire de la place pour accueillir les objets connectés. La bande ­915-921 MHz est particulièrement intéressante car elle est déjà utilisée aux Etats-Unis pour l’IoT, et permettrait donc une certaine harmo­nisation technique et des communications facilitées entre les deux rives de l’Atlantique. Seul ­problème : la SNCF lorgne aussi cette bande qu’elle aimerait exploiter pour son propre système de communication GSM-R. A la fin, c’est l’Arcep qui tranchera sur leur usage définitif.

Les options techniques retenues en France seront remontées au niveau européen, alors que le conti­nent cherche à harmoniser les règles dans ce domaine. Des décisions finales seront prises dans les prochains mois. Une fois que le choix des nouvelles fréquences sera entériné, ce sera au Premier ministre d’officialiser l’attribution des fréquences de la Défense vers l’IoT. Elles devraient être disponibles d’ici fin 2017.

Romain Gueugneau

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