FOOTBALLEt si les migrants venaient sauver le foot des campagnes françaises?

«Jungle» de Calais: Et si les migrants venaient sauver le foot des campagnes françaises?

FOOTBALLEntre 6.000 et 8.000 personnes du camp calaisien vont être disséminées sur le territoire...
Des migrants jouent au foot à Calais le 29 octobre 2015.
Des migrants jouent au foot à Calais le 29 octobre 2015. - PHILIPPE HUGUEN / AFP
Romain Baheux (avec F. L)

Romain Baheux (avec F. L)

A les voir emmitouflés dans les longues files d’attente les menant aux bus, difficile de détecter un quelconque potentiel. Mais parmi les six à huit mille migrants, selon les estimations, depuis lundi matin, on tient sans doute d’excellents tireurs de coups francs, quelques milieux défensifs de qualité et des défenseurs bien rugueux. Bref, des passionnés de foot désireux de taper dans un ballon et pourquoi pas dans Qui parfois n’attendent que ça.

« Ici, ils nous ont clairement aidés à nous relancer. » , Dominique Ferrandon devait se résoudre depuis sept ans à n’inscrire qu’une équipe de seniors malgré les vingt-sept joueurs licenciés. « C’est trop pour une, mais trop peu pour deux », explique-t-il. Début février, les premiers migrants arrivent dans le centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) de la petite commune auvergnate. y voit un moyen de relancer son équipe B.

« On a essayé en cours de saison dernière mais ils n’avaient aucun papier à fournir, donc la Fédération ne pouvait pas leur accorder des licences, explique Dominique Ferrandon. Là, on en a fait signer 14, qui ont obtenu un titre de séjour provisoire en début de saison, dont certains jouent vraiment pas mal. » Et samedi 24 septembre, la réserve de Bellenaves et sa composition franco-afghano-soudanaise est sortie de son hibernation, s’inclinant 4-3 contre les voisins de .

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En France, d’autres clubs ruraux profitent, ou vont bientôt profiter, de ces renforts, installés dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) ou des Cada, où ils attendent , dont le délai est de quatorze mois en moyenne. Et pour accueillir - notamment -, les migrants de la « jungle », le gouvernement augmente les places disponibles dans les Cada, avec l’objectif d’arriver à 40.000 fin 2017.

Une « nouvelle osmose collective »

Dans le Limousin, les migrants ont aussi permis , lui permettant de créer une seconde équipe séniors. « Les réfugiés de l’équipe viennent faire notre pub au centre pour attirer d’autres joueurs, raconte Jean-Louis Brette, l’un des dirigeants. Les migrants viennent aussi remplacer les gars du village qui bossent à Clermont-Ferrand et ne peuvent parfois pas revenir le week-end. On est un petit village, où il n’y a pas grand chose à faire pour les 18-25 ans, et ça nous permet de créer une nouvelle osmose collective. »

« Moi, je n’aurai aucun problème à les accueillir, mais il faut aussi tout prendre en compte, nuance Didier Wiart, président du club de Buzançais, où l’un de ces établissements a ouvert dans les anciens locaux de la gendarmerie en septembre. Mais si vous faîtes jouer dix migrants au détriment de dix joueurs locaux puis qu’ils partent un an plus tard, vous avez alors perdu vingt licenciés. »

« Ils n’avaient que des baskets au premier entraînement »

Dans la plupart des clubs concernés, où l’on se félicite de ces « recrues » tout en y voyant un effort commun d’intégration, on ne se lance pas dans de tels calculs. A Bellenaves, les dirigeants ont accepté de payer quarante des soixante euros de la licence. « les migrants sont arrivés à leur premier entraînement avec juste des baskets, décrit le président Abdelkader Badoud. Les joueurs ont donné des crampons et on leur a trouvé des maillots et des shorts. On a eu un bel élan de solidarité. »

Et ceux qui n’aiment pas le foot, me direz-vous ? Libre à eux de propager d’autres disciplines. En Allemagne, a quasiment triplé le nombre de licenciés de la fédération de cricket en quatre ans. Si vous voulez vous y mettre, c’est peut-être le moment.

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