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“J'ai créé une appli pour lutter contre le harcèlement de rue”

TEMOIGNAGE // Alma Guirao, 29 ans, en est déjà à sa deuxième création d’entreprise. Et ce coup-ci, elle a décidé de lancer une appli pour lutter contre le harcèlement de rue. Une manière d’aligner son projet professionnel avec ses engagements et un beau défi pour une jeune femme qui n'a pas le profil-type de l’entrepreneur...

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Alma a dit STOP au harcèlement de rue en passant à l'action. (Handsaway)
Publié le 24 oct. 2016 à 07:40

Mon parcours ne me destinait pas à entreprendre : non, je n’ai pas fait d’école de commerce, ni eu mon bac S avec mention. Oui, j’ai un bac littéraire option théâtre, j’ai fait une école de photo, et j’en suis fière. Lorsque j’ai annoncé vouloir monter ma propre entreprise, ce cursus inspirait plutôt la méfiance.

Tant pis ! Cela m’a donné la rage nécessaire pour conquérir la reconnaissance de mon entourage, mais aussi pour me réaliser personnellement avec passion. Ma famille a été un pilier, me soutenant et m’aidant même si ce monde était très éloigné du leur. Sur ce coup-là, ilss ont fait preuve d’une réelle ouverture d’esprit.

A 23 ans, j’ai donc créé ma première entreprise avec une amie, Dessine-moi un soulier. Déceptions et réussites ont rythmé cette première expérience entrepreneuriale. Depuis, j’ai quitté l’aventure, mais l’entreprise est sur ses rails et continue à grandir.

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L'agression sexiste de trop

Ma seconde entreprise est à l’origine une révolte de femme, après l’agression sexiste de trop. Il m’était devenu inconcevable de ne pas me sentir à l’aise dans les rues, dans les transports en commun, sous le seul prétexte que j’étais en jupe courte ou tout simplement vêtue de manière féminine. Je me suis alors demandée ce que je pouvais faire ? Porter plainte ? Non, je ne me sentais pas légitime.

Cela a coïncidé avec une phase de maturité, où je sentais naître en moi un sentiment de citoyenne qui souhaitait s’investir. Je voulais être dans l’action, la vraie. Je me suis rendue compte qu’il manquait des outils pour que les femmes puissent témoigner de leur quotidien.

J’ai alors créé Handsaway, une application mobile qui permet aux femmes de témoigner et d’alerter la communauté de Streetangels (les utilisateurs de l’appli) lorsqu’elles sont victimes ou témoins d’une agression sexiste.

Créer une entreprise viable avec des fondements sociaux

Cette nouvelle aventure entrepreneuriale est complètement différente de la première, même si certains réflexes restent présents. La principale différence, c’est la dimension  technique : je ne viens absolument pas du monde du code ou du développement informatique, et j’ai donc dû apprendre rapidement pour comprendre le langage des développeurs.

Et pour que le business model du projet soit pérenne, j’ai aussi imaginé en parallèle des solutions pour les entreprises, comme Wellbing, une application de “co-piétonnage” B2B pour les employés. Je ne suis pas mère Teresa, mais je suis convaincue que l’on peut créer une entreprise viable avec de vrais fondements sociaux.

Alma Guirao, 29 ans, entrepreneure

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