Les Émirats arabes unis ont installé une base aérienne dans l’est de la Libye

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Quand, en 2014, le Congrès général national, qui était lors le Parlement libyen sortant, refusa le résultat des élections législatives, remportées par les libéraux, des combats eurent lieu pour s’assurer le contrôle de Tripoli entre les milices Fajr Libya (dominées par les islamistes) et les Brigades de Zenten, proches de la mouvance libérale.

Seulement, ces rivalités dépassèrent le cadre libyen. En effet, la Turquie et le Qatar apportèrent leur soutien au gouvernement de Tripoli ainsi qu’aux milices Fajr Libya tandis que l’Égypte et les Émirats arabes unis appuyèrent les brigades de Zenten, les autorités libyennes issues des élections législatives et repliées à Tobrouk et, surtout, le général Khalifa Haftar, qui venait alors de lancer une offensive visant à chasser les jihadistes de la ville de Benghazi.

C’est ainsi que, en août 2014, alors que les combats faisaient rage pour s’assurer du contrôle de Tripoli, que de mystérieux raids aériens furent menés dans les environs immédiats de la capitale libyenne. Et l’on apprit, plus tard, que des avions de combat émiratis – des Mirage 2000-9 – y avaient participé.

Depuis, la situation politique en Libye est toujours aussi compliquée, même après la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’un gouvernement d’union nationale qui n’est toujours pas reconnu par le Parlement de Tobrouk, seul légitime à lui accorder une investiture. Et le « grand jeu » des puissances extérieures continue.

Ainsi, selon IHS Janes, l’implication des Émirats arabes unis [qui avaient participé aux opérations contre le régime du colonel Kadhafi en 2011, ndlr] est plus importante qu’on pouvait le penser. En effet, Abu Dhabi aurait déployé des troupes dans l’est de la Libye, lesquelles ont établi une base aérienne à 100 km environ de Benghazi, précisément à Al-Khadim.

Alors que, officiellement, ils reconnaissent le gouvernement libyen d’union nationale, les Émirats ont, dans le même temps, continué à soutenir les autorités de Tobrouk, et donc le général Haftar, le commandant de l’Armée nationale libyenne. Du moins, l’aménagement, à partir du mois de mars, selon IHS Janes, de la base d’Al-Khadim, le démontre.

D’après l’étude des images prises par satellite à la fin juillet, les Émirats disposeraient sur cette base d’au moins 6 avions légers d’attaque au sol Air Tractor AT-802, un appareil conçu initialement pour l’épandage agricole mais dont une version a été militarisée par l’entreprise américaine IOMAX. La force aérienne émiratie en compte 24 exemplaires dans son inventaire.

Outre ces AT-802, les Émirats ont également déployé deux drones MALE (moyenne altitude longue endurance) Wing Loong, qui sont une copie chinoise du MQ-1 Predator américain, ainsi que deux hélicoptères UH-60 Black Hawk.

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