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L’économie italienne ravagée par trois tremblements de terre en deux mois

+ VIDEO. Le dernier séisme a fortement ébranlé des PMI/PME familiales qui commençaient tout juste à panser leur plaie après celui du 24 août dernier.

Par Olivier Tosseri

Publié le 2 nov. 2016 à 15:29

Les victimes du séisme du 30 octobre dernier ne sont pas humaines mais économiques. Le plus violent tremblement de terre depuis celui de l’Irpinia en 1980 n’a pas causé de morts. Mais l’économie, , connaîtra les plus grandes difficultés à se relever. Les régions des Marches et d’Ombrie, les plus fortement touchées, concentrent un important réseau d’environ 11.000 PME/PMI spécialisées dans les secteurs de l’agro-alimentaire, du tourisme, de l’artisanat, et de la maroquinerie.

Près du tiers de ces entreprises, qui emploient 40.000 familles, pourrait disparaître. Si le PIB de ces régions était légèrement reparti à la hausse l’an dernier, il avait connu une contraction de 12,5% depuis 2007. La faute à la crise, mais aussi à l’embargo russe, qui a fait chuter les exportations principalement dans le domaine agro-alimentaire qui représente un tiers de l’activité économique des zones dévastées.

VIDEO Séismes : l'Italie mesure les dégâts

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Stressées, les bêtes produisent 30% de lait en moins

C’est dans ce contexte qu’est survenu un séisme dont les conséquences menacent directement 3.000 exploitationsdans cette région montagneuse où l’élevage prédomine. La Coldiretti, principal syndicat agricole, réclame au plus vite des mesures pour aider les éleveurs dont les produits se gâtent faute d’eau et d’électricité, mais aussi les 100.000 animaux, vaches, cochons et moutons également concernés. Les bêtes stressées par les répliques sismiques quotidiennes produisent 30% de lait en moins. Le gouvernement mettra en place un fonds de 10 millions d’euros pour faire face à l’urgence.

VIDEO L'Italie de nouveau touchée par un séisme

Perte du patrimoine artistique

Le secteur touristique qui avait connu une croissance de +8% n’est pas épargné. Les 220.000 réservations annuelles dans les différents hôtels et agriturismi sont à risque. A la peur d’un nouveau tremblement de terre s’ajoute la perte du patrimoine artistique de ces régions. Depuis le 24 août dernier, 5.000 églises et édifices ont été touchés. La Basilique de Saint-Benoît à Norcia rasée au sol, symbole culturel et spirituel de l’Ombrie, est devenue celui de l’épreuve que le pays doit affronter.

Chaque église, chaque maison, chaque magasin sera reconstruit à l’identique et même mieux qu’avant.

Le gouvernement avait débloqué en toute urgence 40 millions d’euros à la suite du séisme du 26 octobre. Mais il en faudra plusieurs milliards pour réaliser la promesse faite par Matteo Renzi dimanche dernier. « Chaque église, chaque maison, chaque magasin sera reconstruit à l’identique et même mieux qu’avant », avait-il lancé assurant que le gouvernement ne regarderait pas à la dépense pour la reconstruction. Des dépenses qui seront faites en dehors du pacte de stabilité européen avec la Commission qui devrait se montrer désormais moins pointilleuse pour que Rome le respecte dans son prochain budget.

L’heure est à l’estimation des dégâts avec une obsession, ne pas laisser s’arrêter la machine économique. « Il faut repartir tout de suite, explique Bruno Bucciarelli président de la Confindustria de la région des Marches. Sans l’activité économique et commerciale, il n’y a pas de vie et il serait alors inutile de reconstruire nos villages. »

Olivier Tosseri, correspondant à Rome

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