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Air France dévoile son nouveau plan de vol et lance une nouvelle compagnie

Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France-KLM, a annoncé jeudi la création d’une compagnie long-courrier à bas coûts.

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Publié le 03 novembre 2016 à 10h37, modifié le 03 novembre 2016 à 15h25

Temps de Lecture 5 min.

Le siège de la compagnie à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le 1er juin 2012.

C’est l’annonce majeure du plan « Trust Together » présenté, jeudi 3 novembre, par le PDG d’Air France KLM, Jean-Marc Janaillac. Air France va lancer une compagnie long-courrier à bas coûts a-t-il confirmé à l’occasion du comité central d’entreprise (CCE). M. Janaillac « veut créer une nouvelle compagnie long-courrier complémentaire d’Air France » baptisée pour l’instant du nom de code « Boost ». A son lancement, elle comportera le nom d’Air France dans son appellation définitive.

Boost sera déployée sur les « destinations déficitaires » qui représentent 35 % des lignes desservies par Air France aujourd’hui. Elle « ne sera pas une low cost mais une compagnie long-courrier avec des coûts inférieurs » à ceux d’Air France, précise M. Janaillac. Son principal objectif sera de faire « concurrence aux compagnies du Golfe en contribuant à réduire l’écart de coûts évalué à environ 35 % ». Boost ne présentera par de 1re classe mais proposera le confort de la classe affaires de KLM et une cabine économique.

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La future compagnie sera aussi mise en service sur de nouvelles lignes. Bâtie sur « le même modèle que Transavia », elle sera confiée à des pilotes d’Air France, « détachés » pour l’occasion. Les personnels navigants commerciaux (PNC), seront, eux, recrutés au moyen d’une « filière spécifique et aux coûts du marché ». Le PDG veut faire de Boost « une compagnie laboratoire » pour Air France. Sa flotte comptera dix appareils d’ici 2020.

« Neuf axes stratégiques »

A terme, Boost exploitera « 30 % de destinations nouvelles et 70 % de lignes déficitaires ». Elle visera principalement « une clientèle business et tourisme ». Pour prévenir toute grogne sociale, notamment chez les PNC, le PDG précise d’emblée, que « la montée en puissance de cette compagnie se fera sans atteinte à l’emploi des hôtesses et stewards d’Air France ».

Avec « Trust Together », M. Janaillac tourne le dos à la politique d’attrition de l’offre et des effectifs d’Air France mise en œuvre par son prédécesseur Alexandre de Juniac. Le nouveau plan stratégique se veut « un projet offensif destiné à retrouver la voie de la croissance que le groupe a un peu perdu ces derniers temps. Surtout Air France », signale le PDG. Un constat établi après quatre mois de concertation avec les syndicats des différentes catégories de personnels de la compagnie. Selon lui, « ces deux dernières années, Air France a pris du retard sur KLM, notamment en termes d’équilibre de l’activité ». Une situation préjudiciable à Air France qui « ne profite pas assez de la croissance du secteur aérien et qui provoque des tensions entre Air France et KLM ».

A l’en croire, à force notamment de plans sociaux à répétition, le classement de la compagnie par rapport à la concurrence s’est dégradé. « Nous ne sommes plus des leaders. Nous sommes des challengers et nous devons en faire une force », constate M. Janaillac. Sa volonté est de « créer une nouvelle dynamique pour capter la croissance du transport aérien ». « Neuf axes stratégiques » ont été définis pour y parvenir. « Trust Together » veut ainsi relancer « Air France sur un rythme de croissance annuelle de son activité long-courrier de 2 % à 3 % d’ici 2020 ».

« Redonner du souffle et de l’air » à la compagnie

Le PDG semble donner ainsi raison aux pilotes d’Air France qui réclament depuis des années le rééquilibrage de l’activité de leur compagnie avec celle de KLM. La flotte d’Air France « sera en augmentation d’ici 2020 tandis que celle de KLM restera stable ». Selon le PDG, « la croissance permettra d’améliorer la productivité de l’entreprise ».

M. Janaillac a semble-t-il choisi de ne pas diriger Air France contre ses pilotes. Il a annoncé la fin de la politique d’ouverture de bases européennes de Transavia, filiale low cost d’Air France sur le moyen-courrier. Cette initiative avait provoqué deux semaines de grève des pilotes de la compagnie en septembre 2014. Désormais, Air France « va développer Transavia à partir de ses marchés domestiques français et néerlandais. La vocation paneuropéenne de Transavia n’est pas une priorité ».

Pour « redonner du souffle et de l’air » à Air France, la compagnie a besoin de retrouver une marge de manœuvre financière. Plombée par une dette de 4,16 milliards d’euros, déjà fortement réduite mais encore trop lourde, elle va poursuivre sa politique de réduction de coûts. « Trust Together » sera aussi accompagné d’un volet social. Comme l’a fait KLM, M. Janaillac souhaite qu’Air France « négocie des efforts avec ses personnels navigants pour améliorer la productivité notamment des lignes long-courriers ».

L’utilisation de la flotte revient trop cher à Air France qui a identifié « un écart de coût d’utilisation d’environ 15 % par rapport à KLM ». Par ailleurs, Air France-KLM dit également envisager une filialisation de l’activité de maintenance, dont le groupe conservera toutefois le contrôle exclusif, pour renforcer ses positions sur ce marché en croissance.

A l’horizon 2020, Air France-KLM a pour objectif de transporter 100 millions de passager

Côté recettes, M. Janaillac veut développer « de nouvelles alliances sur le modèle de celle nouée avec Delta Airlines sur l’Atlantique nord ». Air France a ciblé principalement l’Inde, la Chine et le Brésil. Un rapprochement pourrait intervenir rapidement avec la compagnie indienne Jet Airways. « Nous avançons bien avec Jet Airways », admet le PDG. Dans le même temps, Air France prévoit de poursuivre « sa montée en gamme ».

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M. Janaillac est aussi résolu à « se battre avec les compagnies du Golfe et avec l’Etat pour retrouver une concurrence plus équitable ». Il pointe du doigt les conclusions d’une enquête des compagnies américaines selon laquelle « les compagnies du Golfe ont bénéficié de 40 milliards de dollars [36 milliards d’euros] de subventions ces dix dernières années ». Il invite aussi « l’Etat à baisser les taxes qui pèsent sur l’ensemble du secteur aérien hexagonal ». Selon le PDG, « ces taxes et redevances sont beaucoup plus élevées en France qu’ailleurs en Europe ». In fine, « Trust Together » se voudrait « un projet ambitieux mais réaliste ».

A l’horizon 2020, Air France-KLM à pour objectif de transporter 100 millions de passagers contre 91 millions aujourd’hui. Pour y parvenir, la flotte de la compagnie franco-néerlandaise va croître de nouveau pour atteindre 435 appareils dans trois ans contre 412 en 2016. Une croissance qui a un prix : entre 1,7 et 2,2 milliards d’euros par an d’investissements.

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