Voilà un graphique en or pour Emmanuel Macron, qui réunit les cadres de son mouvement En Marche!, le 5 novembre. Selon l’institut Viavoice, la proportion de Français n’affichant aucune proximité partisane avec un parti politique a atteint un record historique en 2016, à 35%. En 2012, elle ne dépassait pas 9%. Un phénomène sur lequel l’ancien ministre de l’Economie surfe, avec la création de son parti qui se veut « ni de droite, ni de gauche ».
Certes, l’émergence d’une France « non partisane » est liée au rétrécissement du « peuple de gauche », la part des Français affichant leur proximité avec un parti de gauche passant de 46% en 2012 à 22% cette année. Mais cette hémorragie n’a pas profité aux partis de droite, qui ont même légèrement reculé depuis 2012: « la droite ne parvient pas à capitaliser, en termes de soutiens partisans, sur les faiblesses de la gauche au pouvoir. Elle souffre d’un déficit persistant de crédibilité », écrivent François Miquel-Marty et Rafael G. Lopez Juarez, de l’Institut Viavoice, dans la Revue Le Débat (septembre-octobre 52016). Quant au Front National, sa progression reste relativement modérée (de 7% en 2012 à 13% aujourd’hui).
Du coup, tout est ouvert pour 2017, y compris pour des nouveaux venus comme Emmanuel Macron, qui vise ces déçus des partis traditionnels. « Cette posture attentiste autorise toutes les recompositions pour les élections de 2017 », ajoutent les spécialistes de Viavoice. Avec une telle proportion d’électeurs « électrons libres », jamais une élection présidentielle n’a semblé aussi ouverte.