Pourquoi les Françaises sont invitées à cesser le travail, ce lundi, à 16h34

Selon un site féministe, les salariées travaillent à partir de lundi « bénévolement »  jusqu’à la fin de l’année, par rapport à leurs collègues masculins.

    À 16h34 et 7 secondes sonnantes, lundi après-midi, les Françaises sont invitées à éteindre leurs ordinateurs, quitter les rayons, déserter les salles de réunion, les chaînes de montage ou leur maison, pour se rassembler dans la rue. Objectif de cette mobilisation lancée sur les réseaux sociaux par le site féministe Les Glorieuses : illustrer les inégalités salariales que les femmes subissent en France, où elles gagnent en moyenne 15,5 % de moins que les hommes, selon les chiffres d'Eurostat.


     
    Selon un calcul basé sur les statistiques de la Commission européenne, à compter de lundi, à 16h34 donc, mesdames vous allez travailler pour des clopinettes jusqu'à la fin de l'année. Quand ces messieurs eux continueront à être payés pratiquement deux mois supplémentaires (38 jours ouvrés environ). Au banc des accusés : les fameuses discriminations salariales injustifiées entre les hommes et les femmes.

    « On n'est ni un collectif, ni un mouvement politique »


    Des rassemblements, coordonnés sur un site dédié à l'événement sur Facebook, sont répertoriés un peu partout en France (place de la République à Paris, à Lyon, à Nantes…) ainsi qu'une mobilisation en ligne. Quelle en sera l'ampleur? Difficile à dire tant ce ballon d'essai protestataire d'un genre nouveau semble avoir pris de court son initiatrice, Rebecca Amsellem, 28 ans, étudiante en économie et créatrice du site Les Glorieuses.

    L'idée a germé sur la Toile, à la suite de l'impressionnante mobilisation des Islandaises le 24 octobre dernier sur le même thème. Il faisait lui-même écho à un mouvement de protestation né en 1975 lorsque 90 % des Islandaises avaient cessé leur travail et leurs tâches ménagères.




    Le tweet des Glorieuses, lancé à la cantonade il y a à peine 15 jours, s'est répandu comme une traînée de poudre. «On n'est ni un collectif ni un mouvement politique, confie Rebecca. J'ai voulu juste éveiller les consciences sur les réseaux sociaux, en écho à l'exemple islandais. Je ne pensais pas que cela prendrait autant!»

    Soutien de la ministre des Droits des femmes


    Plusieurs associations féministes se sont jointes à l'appel, avec le soutien du Haut Conseil à l'égalité. Même la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, salue l'initiative. «Quand les femmes se manifestent, qu'elles rendent visible ce qui est invisible, quand elles disent leur indignation et suscitent une indignation collective encore plus grande, je les soutiens», a ainsi applaudi la ministre.

    Si, dans son ministère, «des femmes souhaitaient y prendre part», elle ne s'y opposerait pas. Dimanche soir, la CGT, un peu prise de court, s'est aussi félicitée dans un communiqué d'une telle action, qui «permet de remettre la question sur le devant de la scène».




    Preuve qu'en 2016 l'inégalité salariale est toujours d'actualité, malgré huit lois successives. La France figure à la 17e place, selon le dernier rapport mondial du Forum économique et social. Et pourtant, les programmes des candidats à la primaire de droite n'y consacrent pas une ligne…