Le chômage a-t-il reculé sous le mandat de François Hollande ? C’est ce qu’a affirmé François Rebsamen, mardi 8 novembre sur France Info. Le maire de Dijon et ancien ministre du travail, qui défendait l’action du gouvernement, a affirmé que le chômage était actuellement à un niveau moins élevé qu’en juin 2012, quand la gauche est arrivée au pouvoir. Sauf que c’est totalement faux. Explications.
CE QU’IL A DIT
« La courbe du chômage s’est inversée. Voilà, c’est une chose assez simple : il y avait un taux de chômage qui était de 9,9 % en juin 2012 pour la France métropolitaine et il est de 9,6 % aujourd’hui. »
POURQUOI C’EST FAUX
François Rebsamen se trompe : le taux de chômage était bien de 9,6 % en France métropolitaine au deuxième trimestre 2016, selon les chiffres provisoires de l’Insee. Mais il n’a pas reculé depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. On comptait 9,3 % de chômage au deuxième trimestre 2012 et pas 9,9 %, comme il l’affirme.
Ce qui est vrai, si l’on scrute attentivement les chiffres, c’est que le chômage a reculé depuis le troisième trimestre 2015, le pire du quinquennat (10,2 %). On observe la même tendance, mais de manière moins marquée, si l’on prend les chiffres de Pôle Emploi (basés sur un autre mode de calcul). En septembre 2016, on comptait 3,49 millions de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) en France, soit environ 100 000 de moins qu’en février de la même année (3,59 millions). Cela reste tout de même nettement plus qu’en juin 2012 (2,94 millions)
En résumé, François Rebsamen a tort d’affirmer que le taux de chômage était plus élevé en juin 2012 qu’aujourd’hui. L’argument de la fameuse « inversion de la courbe du chômage » sur l’année 2016 est en revanche fondé, même si l’embellie reste toute relative.
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