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6 idées reçues sur la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine

Nettement gagnant en termes de grands électeurs, Donald Trump pourrait recueillir au total moins de voix que Hillary Clinton.

Par , , et

Publié le 09 novembre 2016 à 17h11, modifié le 10 novembre 2016 à 12h04

Temps de Lecture 4 min.

Donald Trump, à Pensacola (Floride), le 9 septembre.

Donald Trump a réussi son pari. Le milliardaire a battu sa rivale Hillary Clinton dans les urnes, mardi 8 novembre, devenant ainsi le 45e président des Etats-Unis. En l’attente des résultats définitifs, voici six réponses à des idées reçues qui circulent sur ce suffrage.

1. « Donald Trump a été élu triomphalement »

La victoire de M. Trump est incontestable : le candidat républicain a déjoué les pronostics et dispose d’une avance confortable en termes de grands électeurs sur sa rivale (il a dépassé le seuil des 300 grands électeurs, là où 270 suffisaient à assurer sa victoire). Un succès comptable qui s’explique notamment par sa victoire dans quatre Etats de poids où il partait en outsider : la Floride (29 grands électeurs), la Pennsylvanie (20), la Caroline du Nord (15) et le Wisconsin (10).

Paradoxalement, Mme Clinton ne s’en sort pas si mal en termes de nombre de voix. Bien que disposant de nettement moins de grands électeurs (233), elle fait même jeu égal voire mieux que M. Trump, avec 59,9 millions de votes contre 59,7 millions pour son rival, selon le décompte partiel disponible jeudi 10 novembre.

2. « Les grands électeurs pourraient “trahir” Donald Trump »

Les grands électeurs de Donald Trump pourraient-ils retourner leur veste et désigner Mme Clinton ? Il n’y a aucune raison de spéculer sur cette hypothèse pour l’heure. D’abord, il faut savoir que 24 des 50 Etats américains ont des textes qui obligent les grands électeurs à suivre le verdict populaire. Surtout, il faut savoir que ces représentants sont désignés par les partis ou les candidats à la présidence. Les votes contraires au verdict sont donc très rares. La nette avance de M. Trump sur sa rivale rend donc cette hypothèse hautement improbable.

3. « La participation s’est effondrée »

Le taux de participation au scrutin s’est élevé à 54,2 %, selon les chiffres de The United States Elections Project. C’est relativement peu, mais pas tant que ça comparé aux scrutins précédents : depuis 1980, la participation a été supérieure à quatre reprises (le meilleur score a été de 57,1 % en 2008) et inférieures cinq fois (avec un plus bas à 49 % en 1996).

Si l’on regarde la carte de la participation, on s’aperçoit également qu’elle a été plutôt au rendez-vous dans les Etats qui ont fait basculer l’élection en faveur de M. Trump : la Floride (64 %), la Pennsylvanie (61,4 %), la Caroline du Nord (63,5 %) et le Wisconsin (68,1 %). On ne peut donc résumer la victoire du milliardaire à une désaffection des électeurs pour les urnes.

4. « Le candidat républicain a été élu par le Midwest »

Comme on pouvait s’y attendre, M. Trump a triomphé dans la majorité des Etats du Midwest comme l’Ohio, le Kansas, le Missouri ou le Nebraska, de même que dans le sud du pays (Texas, Louisiane, Arkansas…).

Mais il est aussi majoritaire en Floride, où la communauté hispanique représente un quart de la population, et dans des Etats de l’Est comme la Caroline du Nord ou la Pennsylvanie. Il n’y a finalement guère que la Côte ouest, de l’Etat de Washington à la Californie, ainsi que le nord-est, de la Virginie au Maine, qui lui ont résisté.

5. « Donald Trump a été élu par les hommes blancs ouvriers »

S’il faut toujours les prendre avec précaution, les premiers sondages réalisés à la sortie des urnes montrent un électorat bien moins homogène qu’on peut parfois l’entendre. Le New York Times a recours, comme d’autres médias, à l’institut Edison Research for National Election Pool, qui utilise un questionnaire envoyé à 24 537 personnes, donc un échantillon plutôt fiable.

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Cette enquête montre bien que M. Trump a eu les faveurs des hommes blancs de plus de 45 ans, nettement plus que son adversaire. Néanmoins, selon cette enquête :

  • certes l’électorat de Trump est majoritairement composé d’hommes (53 %), mais il est également composé à 42 % de femmes (les autres sondés ne se prononçant pas sur cette question). De même, si 58 % des « blancs » votent pour lui, contre seulement 8 % des Noirs, il obtient les suffrages de 29 % de Latinos, et 37 % d’« autres ethnies ».

  • sur l’éducation également, si on constate que 51 % des non diplômés ont voté Trump (contre 45 % pour Hillary Clinton), c’est aussi le cas de 45 % des diplômés du supérieur (contre 49 % pour Mme Clinton).

  • les revenus montrent également un vote moins tranché qu’on peut l’entendre ou le lire : les plus modestes (moins de 30 000 dollars par an) ont voté démocrate (53 % contre 41 %), et les plus riches (plus de 250 000 dollars annuels), républicain (48 % contre 46 %). Mais c’est finalement la « classe moyenne » (de 30 000 à 49 999 dollars par an) qui vote le plus Trump (50 % contre 46 %).

Lire : Article réservé à nos abonnés Election américaine : qui a voté pour Trump ?

6. « Donald Trump n’a pas de programme »

Multipliant les sorties polémiques et les exagérations au cours de sa campagne, M. Trump a davantage fait parler de lui par celles-ci que par ses propositions. Mais le candidat républicain a bien présenté un programme, le 22 octobre. Le magnat de l’immobilier y promettait notamment de créer 25 millions d’emplois en dix ans, de réduire les impôts, de renégocier des traités de libre-échange ou encore de limiter le nombre de mandats pour les élus du Congrès (voir toutes les propositions sur son site de campagne).

Mais, comme l’a indiqué notre correspondant à Washington, Gilles Paris, mercredi lors d’un échange avec nos lecteurs, ce programme comporte des incertitudes, notamment sur le thème phare de sa campagne, la lutte contre l’immigration. Le candidat républicain a promis l’édification d’un mur de 1 600 kilomètres le long de la frontière mexicaine et annoncé l’expulsion des 11 millions d’immigrés sans papiers vivant aux Etats-Unis – sans dire précisément comment il comptait le faire.

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