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Santé

La douleur de l'arthrose en questions

Des chercheurs de l'hôpital Cochin à Paris ont élaboré le premier questionnaire visant à déterminer la nature des douleurs ressenties par les personnes souffrant d'arthrose. Un outil innovant pour élaborer de nouveau traitements. 

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Longtemps considérée comme une fatalité liée au vieillissement, l’arthrose ne bénéficie que de traitements symptomatiques destinés à soulager la douleur.

Longtemps considérée comme une fatalité liée au vieillissement, l’arthrose ne bénéficie que de traitements symptomatiques destinés à soulager la douleur.

Inserm

C'est une première que viennent de réussir les chercheurs du centre d’étude et de traitement  de la douleur (CETD) de l’hôpital Cochin à Paris. Sous la coordination du Pr Serge Perrot, responsable du CETD, en collaboration avec le Chu de Limoges et d’autres experts internationaux - avec le soutien financier de la Fondation Apicil - un nouvel outil d’évaluation des douleurs dues à l’arthrose vient d’être mis en place. Une étape importante pour appréhender cette affection très handicapante due à la destruction progressive du cartilage des articulations, et qui concerne 100 millions de personnes dans le monde dont 80% ont plus de 50 ans. 

Ce questionnaire nommé Oasis (Osteo Arthritis Symptom inventory Scale) a une particularité : il explore une facette méconnue de la douleur, sa « qualité ». Autrement dit, il détermine si celle-ci "brûle", "pique" ou "mord",  si elle réveille la nuit, survient à  la marche, etc. Autant de nuances qui n’étaient jusqu’à présent pas intégrées dans les questionnaires utilisés face à la maladie arthrosique. « Les soignants s'intéressent encore trop uniquement à l'intensité de la douleur, en demandant au patient de la noter de 1 à 10 sur les réglettes selon les échelles dites d’évaluation analogique de la douleur ( EVA), et pas assez à sa nature »,  explique ainsi Serge Perrot. Résultat : une vision qui manque de finesse, aboutissant forcément à une standardisation de la  prise en charge.

Mais cette fois, les chercheurs sont partis d’informations rapportées par les patients eux-mêmes et non des impressions des médecins. Une approche innovante dite PRO (Patient Reported Outcome) qui se nourrit uniquement des symptômes ressentis et exprimés par les malades. Une exploration fondée sur de longs entretiens menés par des psychosociologues. «Cette méthode avait déjà testée Outre-Atlantique pour d’autres types de douleurs dites neuropathiques (douleur causée par une lésion du système nerveux) mais jamais encore pour l’arthrose», détaille l'expert.

Désormais, 180 patients répartis dans 20 centres douleurs en France et au Royaume-Uni vont être appelés à répondre à ce questionnaire constitué d'une quinzaine de questions  auxquelles il est possible de répondre en 5 minutes. La phase d’ évaluation scientifique visera ensuite à dégager des profils types en fonction de la douleur ressentie pour mieux adapter les traitements. Ils contribueront également à optimiser le développement éventuel de nouvelles molécules. Les résultats seront connus à la fin 2017. Ces questionnaires seront-ils développés "en routine" ? On peut en douter :  très chronophage, cette méthode est coûteuse à mettre en place (25 000 Euros).

 

 

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