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Ils considèrent Donald Trump comme leur grand sauveur

Le Journal s’est rendu en Pennsylvanie discuter avec les électeurs du milliardaire

Tony Guy, le shérif d’un comté rural de la Pennsylvanie et solide partisan de Trump croit que ses concitoyens voient leurs emplois disparaître et ont espoir que le nouveau président élu ramènera la prospérité en région.
Tony Guy, le shérif d’un comté rural de la Pennsylvanie et solide partisan de Trump croit que ses concitoyens voient leurs emplois disparaître et ont espoir que le nouveau président élu ramènera la prospérité en région. Photo christopher nardi


ROCHESTER, Pennsylvanie | Ils ont perdu leur emploi, ils ont vu leur ville se vider et les peurs s’accumuler. Des hommes blancs en colère qui en avaient assez d'être laissés de côté ont pris leur revanche en donnant la présidence des États-Unis à Donald Trump, «leur seul espoir de changement».

«Notre région au complet est en chute libre. Il y a une énorme frustration parmi nous parce que les emplois quittent nos villes et nous nous sentons abandonnés par Washington, qui n’a jamais rien fait pour trouver une solution», laisse tomber le shérif de Beaver County, Tony Guy.

Au moment où le monde entier se remet du choc de l’élection surprise du controversé Donald Trump mardi, Le Journal est allé à la rencontre des résidents de petites villes rurales en Pennsylvanie et en Ohio, où les républicains ont dominé le vote populaire contre toute attente.

Les données ont ensuite révélé qu’une majorité de ceux qui ont porté au pouvoir le milliardaire avaient un profil semblable. Pas de diplôme universitaire, blanc et hétérosexuel pour la plupart, tous ont dit vouloir à tout prix du changement.

«En 2008 avec Barack Obama, les gens voulaient de l’espoir et du changement, se souvient Tony Guy. En 2016, nous les Pennsylvaniens avons voté pour Donald Trump parce qu’il est le seul espoir qui reste.»

Tony Guy, le shérif d’un comté rural de la Pennsylvanie et solide partisan de Trump croit que ses concitoyens voient leurs emplois disparaître et ont espoir que le nouveau président élu ramènera la prospérité en région.
Tony Guy et Trump. Photo courtoisie

« Grande victoire »

Jeudi soir, le petit local du Republican Committee of Beaver County, à une demi-heure au nord de Pittsburgh, se vidait tranquillement après une rencontre festive. C’était la première depuis la «grande victoire» de Trump.

Selon M. Guy, qui vote républicain depuis 1980, c’est un véritable exil qui afflige les régions rurales de la Pennsylvanie depuis la fermeture d’importantes usines et mines il y a plus d’une décennie.

La campagne souffre, et les résidents avaient l’impression que le gouvernement démocrate d’Obama les avait abandonnés. Et soudainement, Donald Trump est arrivé.

«Trump, lui, est venu donner des discours chez nous. Il s’est intéressé à nos enjeux, a promis de rouvrir les mines de charbon et de ramener les industries de la Chine aux États-Unis. Il promet plus d’emplois, et comme c’est un homme d’affaires, il sait comment faire», s’excite l’homme de 55 ans qui a vécu toute sa vie dans la même ville.

Peur des étrangers

Même si la Pennsylvanie est à des milliers de kilomètres du Mexique et du Moyen-Orient, les politiques de Trump envers l’immigration ont beaucoup résonné en Pennsylvanie, croit le shérif.

«Il faut resserrer les règles et empêcher les personnes d’entrer illégalement dans notre pays pour ensuite profiter du système», déclare-t-il.

Questionné par rapport aux propos incendiaires de Trump envers les réfugiés syriens et les musulmans, le shérif se fait plus timide.

«J’avoue qu’il y a une certaine inquiétude ici par rapport aux réfugiés qui entrent en masse, de la peur même. Il faut que ces gens soient bien vérifiés avant de les laisser entrer chez nous», explique le shérif en baissant les yeux, gêné.

«Oui, certaines choses que Trump a dites m’ont fait frémir. Mais ses vices n’ont jamais été aussi graves que ceux de Hillary Clinton la corrompue», ajoute-t-il d’un ton ferme.

Toujours du travail à faire pour les républicains

Tony Guy, le shérif d’un comté rural de la Pennsylvanie et solide partisan de Trump croit que ses concitoyens voient leurs emplois disparaître et ont espoir que le nouveau président élu ramènera la prospérité en région.
Joanne Cranao avait les larmes aux yeux lorsqu’elle a annoncé au comité républicain local de Beaver County qu’elle voulait s’impliquer avec eux pour la première fois. Photo christopher nardi

Les républicains de Beaver County, en Pennsylvanie, refusent de s’asseoir sur leurs lauriers. Si Donald Trump a réussi à créer la surprise en remportant le vote dans leur État, le comité local du parti se prépare déjà aux prochaines élections de gouverneur, municipales... et même scolaires.

Pas impliquée

«Je ne me suis jamais impliquée avec un parti politique. Mais la victoire de Trump me donne le goût de m’impliquer avec ce parti. Je suis tellement contente de notre nouveau président que j’ai envie de pleurer», s’est exclamée d’une voix chancelante Joanne Cranao, les yeux pleins de larmes.

Jeudi soir, une trentaine de membres du Republican Committee of Beaver County se sont rencontrés pour célébrer la présidence de Trump. Mais après une quinzaine de minutes de cris de victoire, de câlins et de larmes, la victoire était soudainement chose du passé. Tout ce qui comptait était l’avenir.

«Nous avons gagné cette guerre, mais il y a plusieurs autres combats qui s’en viennent vite. Si on ne veut pas que cette élection soit une exception pour les républicains plutôt que la règle, on va devoir s’organiser encore plus pour l’élection du gouverneur l’an prochain», a lancé fermement la responsable du financement, Alicia Hinzman aux autres membres du comité.

Taxes et sécurité

Tout comme sur le plan national, c’est le niveau de taxation municipale et la sécurité publique qui préoccupaient les républicains de la petite ville de Rochester.

Les membres présents se sont notamment inquiétés de coupes budgétaires de près de 24 % imposées au service de police depuis deux ans.

«Je comprends qu’il faut se serrer la ceinture économique, mais est-ce qu’on coupe toujours dans le gras, ou est-ce qu’on est rendus à couper dans les services qui nous protègent?» a demandé à l’assemblée une jeune mère inquiète, bébé dans les bras.

«Est-ce que des hausses de taxes sont inévitables? On vient de réévaluer la valeur de ma maison à la hausse, la vie commence à coûter cher!» s’est exclamée pour sa part Judy Harper.

Pour qui ont voté les «Angry White Men» ?

Sexe

Hommes

  • Trump : 53%
  • Clinton : 41 %

Femmes

  • Trump : 42 %
  • Clinton : 54 %

Race

Blanc

  • Trump : 58 %
  • Clinton : 37 %

Noirs

  • Trump : 8%
  • Clinton 88 %

Ville ou campagne?

Ville

  • Trump : 35 %
  • Clinton : 59 %

Village et campagne

  • Trump : 62 %
  • Clinton : 34 %

Enjeu le plus important

Politique étrangère

  • Trump : 34 %
  • Clinton : 60 %

Immigration

  • Trump : 64 %
  • Clinton : 32 %

Économie

  • Trump : 42 %
  • Clinton : 52%

Terrorisme

  • Trump : 57 %
  • Clinton : 39 %

Sentiments sur le travail du gouvernement fédéral

Enthousiaste

  • Trump : 20 %
  • Clinton : 78 %

Satisfait

  • Trump : 20 %
  • Clinton : 75 %

Insatisfait

  • Trump : 49 %
  • Clinton : 45 %

En colère

  • Trump : 77 %
  • Clinton : 18 %

Qualité la plus importante du candidat

Qu’il se soucie des gens comme moi :

  • Trump : 35%
  • Clinton : 58%

Qu’il amène du changement

  • Trump : 83 %
  • Clinton : 14 %

Qu’il ait de l’expérience

  • Trump 8 %
  • Clinton : 90 %

Qu’il ait du jugement

  • Trump : 26 %
  • Clinton : 66 %
Source : Edison Research for the National Election Pool, New York Times

 

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