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Donald Trump choisit un apparatchik comme bras droit

Le président élu a annoncé la nomination du président du Parti républicain, Reince Priebus, comme secrétaire général de la Maison Blanche.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 13 novembre 2016 à 23h44, modifié le 14 novembre 2016 à 09h08

Temps de Lecture 2 min.

Le 9 novembre 2016 à New York, Reince Priebus (à droite) aux côtés du président élu des Etats-Unis, Donald Trump.

Donald Trump a tranché. En désignant comme chef de cabinet de la Maison Blanche, un poste éminemment politique, Reince Priebus, le président du Republican National Committee, la plus haute instance du Parti républicain, le magnat de l’immobilier a fait un choix conventionnel. M. Priebus, 44 ans, est en effet un parfait apparatchik. Il a présidé le Grand Old Party dans le Wisconsin, son Etat d’adoption, avant d’en prendre les commandes au niveau national, en 2011.

Cette nomination s’ajoute à l’influence croissante prise par le vice-président élu, Mike Pence, devenu vendredi le chef de l’équipe chargée de préparer la transition. Avant d’être élu gouverneur de l’Indiana, en 2012, ce dernier a en effet passé plus d’une décennie au Congrès.

Il est cependant encore trop tôt pour conclure à une normalisation. M. Trump continue de donner des gages à plusieurs tendances qui cohabitent au sein de son entourage. Le nom de Stephen Bannon, ancien responsable du site Breitbart News, avait également été avancé pour le poste de M. Priebus. Il n’a pas été choisi, mais il va lui aussi faire son entrée à la Maison Blanche avec un titre de conseiller stratégique dont le contenu reste à définir mais qui constitue néanmoins une victoire pour les idées radicales pour lesquelles il milite.

Loyauté aux pires moments

Lors de l’OPA inamicale du milliardaire sur le parti, M. Priebus a réussi à maintenir un équilibre impossible entre un candidat qui rompait avec une bonne partie des dogmes conservateurs et des élus qui se sont difficilement résignés à sa victoire dans la course à l’investiture. Dépourvu de relais à Washington, M. Trump n’a pu qu’apprécier sa loyauté, y compris aux pires moments de sa campagne. Dans la nuit de mardi à mercredi, au cours de son discours de remerciements prononcé une fois sa victoire acquise, le magnat de l’immobilier avait d’ailleurs tenu à lui rendre un hommage particulier en l’invitant à venir le rejoindre sur scène.

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Outre sa connaissance des rouages de Washington, M. Priebus est précieux pour M. Trump compte tenu de la relation particulière qu’il entretient avec le speaker (président) de la Chambre des représentants, Paul Ryan, un autre républicain du Wisconsin. Le nouveau bras droit du futur président a œuvré pour l’ascension de ce dernier, candidat à la vice-présidence en 2012, tout comme pour celle du gouverneur du même Etat, Scott Walker, qui s’était lancé sans succès dans la course à l’investiture républicaine en 2015.

Mais M. Ryan, souvent attaqué par M. Trump pendant la campagne, n’aura pas que des amis à la Maison Blanche. L’inimitié entre M. Bannon et M. Ryan est en effet notoire. Le speaker, jugé trop modéré, est considéré comme une cible politique pour Breitbart News.

Ouvrir le parti aux minorités

En 2013, M. Priebus avait attiré l’attention en publiant un rapport impitoyable sur les causes de la défaite du républicain Mitt Romney à la présidentielle, quelques mois plus tôt. Rebaptisé rapidement « Rapport d’autopsie », le texte concluait à la nécessité pour le Parti républicain de mettre un terme à sa dépendance par rapport à un vote blanc dont le déclin démographique est programmé. M. Priebus et les autres cadres républicains qui l’avaient épaulé dans ce travail avaient conclu à la nécessité d’ouvrir le parti aux minorités, notamment les Latinos, et de renouer le contact avec les jeunes électeurs.

La campagne de M. Trump a résolument tourné le dos à ces recommandations, comme l’atteste l’analyse sociologique des résultats. M. Priebus, cependant, a préféré accompagner le « mouvement » que le milliardaire prétend avoir créé, même s’il a obtenu moins de voix que M. Romney, plutôt que de s’y opposer. Cette flexibilité lui a ouvert les portes de la Maison Blanche.

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