Accord de Paris

Il s’agit de l’accord adopté à l’unanimité par 195 pays, le 12 décembre 2015 à Paris, à l’issue de la COP21. Premier accord universel sur le climat, il vise à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète « nettement en-dessous de 2 °C  par rapport aux niveaux préindustriels », en s’efforçant de limiter cette hausse à 1,5 °C.

Pour entrer en vigueur, cet accord devait avoir été ratifié par au moins 55 Etats totalisant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ces deux seuils ont été franchis respectivement fin septembre et début octobre 2016. L’accord de Paris est officiellement entré en vigueur le 4 novembre. A cette date, il avait été ratifié par 96 pays (dont la France) totalisant 69 % des émissions.

source AFP
Acidification
L’océan constitue un puits de carbone, qui absorbe près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone dues aux activités humaines. Mais alors que ces rejets d’origine humaine (anthropiques) ne cessent de progresser, le CO2, en se dissolvant partiellement dans l’océan, le rend plus acide. Actuellement, le pH moyen des océans est de 8,1 environ, ce qui représente déjà une acidification de quelque 30 % depuis l’ère préindustrielle. Il pourrait atteindre 7,8 en 2100 sans réduction de nos émissions de dioxyde de carbone. Cette rapidité de l’acidification en cours est inédite depuis plus de 250 millions d’années. Or de très nombreux organismes marins (mollusques, crustacés, planctons, etc.) sont très sensibles à l’acidité de l’eau. Les chercheurs n’ont pas de certitudes sur la capacité des écosystèmes marins à s’adapter à un bouleversement aussi rapide.
Sarah Lai / AFP
Adaptation

Même dans l’hypothèse d’une réduction draconienne des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les sociétés humaines et les territoires vont devoir s’adapter aux conséquences inévitables, et déjà visibles, du réchauffement. Les mesures permettant de limiter leur vulnérabilité touchent tous les domaines : protection des zones littorales menacées de submersion, gestion plus économe des ressources en eau, nouvelles pratiques agricoles et forestières, systèmes d’alerte contre les tempêtes, villes « durables »…

Certains pays, comme la France, ont adopté des plans nationaux d’adaptation au changement climatique. Mais, dans tous les cas, la planète n’évitera pas des crises majeures et des flux massifs de réfugiés climatiques (en provenance des Etats insulaires victimes de la montée des océans ou des régions frappées par des sécheresses), d’autant que les pays du Sud, les plus menacés et les plus pauvres, sont les moins bien armés pour mettre en œuvre des politiques d’adaptation.

David Gray / Reuters
Atténuation
C’est l’ensemble des actions susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique et leur concentration dans l’atmosphère. Les trois leviers disponibles sont les économies d’énergie (ou efficacité énergétique), le remplacement des ressources fossiles par des sources renouvelables non émettrices de CO2, ainsi que la séquestration du carbone. Celle-ci peut-être réalisée de façon naturelle, notamment par la préservation et l’extension des forêts (voir Puits de carbone), ou de manière industrielle, par le captage et le stockage du CO2.
Nicky Loh / Reuters
CCNUCC
La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC ou United Nations Framework Convention on Climate Change, UNFCCC en anglais) est le principal traité international pour le climat. Cette convention universelle reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène. Elle a été adoptée au cours du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, le 9 mai 1992, avant d’entrer en vigueur le 21 mars 1994. Elle a été ratifiée par 195 Etats, auxquels il faut ajouter l’Union européenne, parties prenantes de la convention.
AP
Contribution nationale

Pour la COP21 (fin 2015 à Paris), les Etats ont présenté leur « contribution prévue déterminée au niveau national » (Intended Nationally Determined Contribution, ou INDC, en anglais) à l’objectif mondial de limitation du réchauffement à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Les pays pouvaient s’engager dans deux voies différentes, ou opter pour les deux à la fois: l’atténuation et l’adaptation. L’atténuation fait référence aux mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre, axe privilégié par les pays industrialisés, qui figurent parmi les plus gros émetteurs de la planète. L’adaptation englobe les politiques visant à réduire les effets déjà perceptibles du dérèglement climatique.

Le processus des INDC avait été lancé lors de la conférence sur le climat de Varsovie, en décembre 2013, et précisé lors de celle de Lima, un an plus tard, afin d’éviter de reproduire l’échec de Copenhague en 2009. Pour les pays qui ont depuis ratifié l’accord de Paris, l’INDC s’est transformée en « contribution déterminée au niveau national », ou NDC. Avant la COP 21, l’ONU estimait que le cumul des contributions nationales enregistrées conduirait à un réchauffement planétaire compris entre 2,7 et 3 °C à l’horizon 2100, donc au-dessus du plafond visé de 2 °C. L’accord de Paris prévoit un mécanisme de révision des engagements tous les cinq ans à partir de 2020.

Kacper Pempel / Reuters
COP

La Conférence des parties (Conference of the Parties en anglais, d’où l’acronyme COP) constitue l’organe suprême de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (voir CCNUCC). Depuis la conférence de Berlin (COP1) en 1995, elle se réunit chaque année lors d’un sommet mondial, dans une ville différente, où sont prises des décisions pour respecter les objectifs de lutte contre le changement climatique. Les décisions ne peuvent être prises qu’à l’unanimité des parties ou par consensus.

La 21e de ces COP (COP21) s’est tenue au Bourget, en Seine-Saint-Denis, du 30 novembre au 11 décembre 2015. La 22e (COP22) aura lieu à Marrakech, au Maroc, du 7 au 18 novembre. Présentée par le Maroc comme « la COP de l’action », elle devra concrétiser les engagements pris par les Etats à Paris. Pour son président, Salaheddine Mezouar, ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, elle devra « porter la voix des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques, en particulier celle des pays africains et des états insulaires ».

Jacky Naegelen / Reuters
Désinvestissement

L’arrêt des investissements dans les énergies fossiles, responsables de 80 % des émissions mondiales de CO2, est le moyen le plus sûr de lutter contre le dérèglement climatique. En 2015, un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) chiffrait à 500 milliards de dollars (environ 450 milliards d’euros), au niveau mondial, les aides accordées annuellement par les Etats à la production et à la consommation de pétrole, de gaz et de charbon, sous forme de subventions ou d’allégements fiscaux. Soit cinq fois le montant des aides allouées aux filières renouvelables.

Poussé par les ONG, le mouvement de désinvestissement des fossiles gagne du terrain. Fin 2015, les quelque 430 fonds de pension, compagnies d’assurance, institutions ou investisseurs privés ayant pris l’engagement de ne plus investir dans ce secteur totalisaient aujourd’hui 2 600 milliards de dollars (2 300 milliards d’euros) d’actifs, contre seulement 50 milliards de dollars un an plus tôt.

Martin Meissner / AP
Différenciation
Le principe de la différenciation consiste à pondérer les efforts demandés aux pays dans la lutte contre le changement climatique en fonction de leur responsabilité historique dans le réchauffement et de leur niveau de développement. Les pays du Sud estiment que ceux du Nord, à l’origine de la plus grande partie des émissions cumulées de gaz à effet de serre, ont une « dette écologique » à leur égard et doivent donc accomplir des efforts plus importants. Les pays industrialisés, eux, considèrent que la division entre pays développés et émergents n’est plus de mise, la Chine étant devenue le premier « pollueur » du monde et l’Inde le troisième. Cette question est au cœur des négociations climatiques.
Mark Schiefelbein / AP
Energies fossiles

Il s’agit principalement du charbon, du pétrole et du gaz naturel, transformés en énergie par combustion. Ces hydrocarbures (composés d’hydrogène et de carbone) sont issus de la fossilisation de matières organiques (végétaux et animaux) dans le sous-sol terrestre. Ces ressources, qui sont présentes en quantité limitée et dont la formation, au cours de dizaines de millions d’années, excède de beaucoup l’échelle de temps humaine, ne sont donc pas renouvelables. Au charbon, au pétrole et au gaz, dits « conventionnels », s’ajoutent les hydrocarbures « non conventionnels », tels que les huiles et gaz de schiste ou les sables bitumineux.

Fin 2014, les combustibles fossiles représentaient encore près de 80 % de la consommation énergétique finale mondiale. Ils sont responsables de 80 % des émissions totales de CO2 et des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre.

Reuters
Energies renouvelables

Par opposition aux ressources fossiles en voie d’épuisement, les énergies renouvelables, ou EnR, sont issues de sources que la nature renouvelle en permanence. Les deux grandes sources naturelles sont le Soleil (dont le rayonnement est aussi à l’origine du vent, du cycle de l’eau et de la formation de biomasse par photosynthèse) et la Terre (qui dégage de la chaleur). Les EnR regroupent les énergies hydraulique, éolienne, solaire (thermique pour la production de chaleur et photovoltaïque pour celle d’électricité), géothermique et marines, ainsi que les bioénergies (bois, déchets, biogaz, agrocarburants).

Générant peu de polluants et de déchets, ces filières sont parfois qualifiées d’« énergies vertes » ou « énergies propres ». Les plus développées sont l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire photovoltaïque et la biomasse. Fin 2014, les EnR couvraient 19,2 % de la consommation énergétique mondiale et, fin 2015, elles assuraient 23,7 % de la production d’électricité. Leur part ne cesse de croître, en même temps que leur coût diminue. En 2015, pour la première fois, la capacité de production électrique à partir des EnR a dépassé celle du charbon, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Benoit Tessier / Reuters
Fonds vert

Mis en place en 2010 par les Nations unies, le Fonds vert pour le climat est destiné à financer des programmes de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement. Il est dirigé par un conseil de 24 membres issus à égalité de pays développés et en développement. Une trentaine d’Etats se sont engagés à apporter 10,2 milliards de dollars (9,3 milliards d’euros) pour la première phase couvrant la période 2015-2018.

Le Fonds vert n’est que l’un des outils du financement des programmes d’atténuation et d’adaptation dans les pays du Sud, en faveur desquels les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an, sur fonds publics et privés, d’ici à 2020. L’accord de Paris issu de la COP21 fait de ce montant « un plancher » et précise qu’« un nouvel objectif chiffré collectif » devra être présenté « avant 2025 », en tenant compte « des besoins et priorités des pays en développement ».

Antara Foto / Reuters
Gaz à effet de serre

Lorsque la Terre est éclairée par le Soleil, sa surface réémet vers l’espace une partie du rayonnement qu’elle a reçu. Les gaz à effet de serre (GES), présents dans l’atmosphère terrestre, retiennent une partie de ce rayonnement infrarouge émis par la Terre et la lui renvoient, ce qui contribue à la réchauffer.

Les principaux gaz à effet de serre émis par l’activité humaine sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone (O3). Leur accumulation dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle, qui atteint des niveaux record, est responsable de la majeure partie du réchauffement climatique. On dit ainsi que le changement climatique est anthropique, c’est-à-dire d’origine humaine.

Patrick Pleul / AP
Géo-ingénierie

Il s’agit de l’ensemble des actions que les humains pourraient mettre en place pour manipuler le climat de la planète et lutter contre le changement climatique. Ces techniques, telles que la dispersion d’aérosols dans l’atmosphère pour empêcher une partie des rayons solaires de réchauffer la planète ou la « fertilisation » des océans avec du fer pour améliorer l’absorption du CO2 par le phytoplancton, n’en sont aujourd’hui qu’au stade expérimental, pour les plus avancées. Elles font l’objet d’un intérêt grandissant alors que les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de croître.

Néanmoins, cette approche est très controversée et nécessite une étude approfondie des implications, des risques et des effets secondaires induits. Les scientifiques, qui rappellent que ces technologies ne peuvent pas se substituer à une forte réduction des émissions des gaz à effet de serre anthropiques, appellent à une gouvernance mondiale de la géo-ingénierie.

Martin Bernetti / AFP
GIEC

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ou, en anglais, Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) a été créé en 1988 par deux institutions des Nations unies : l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Cet organisme intergouvernemental a pour mandat d’évaluer, sans parti pris, l’information scientifique, technique et socio-économique disponible sur la question du changement climatique. Tous les six ans environ, le GIEC publie l’état de l’art de ces connaissances dans d’épais volumes qui servent de base aux négociations climatiques. En 2007, le GIEC a reçu le prix Nobel de la paix, conjointement avec l’ancien vice-président américain Al Gore.

Le GIEC, présidé par le Sud-Coréen Hoesung Lee et composé de 3 000 scientifiques et économistes, est organisé en trois groupes de travail : le premier sur les principes physiques du changement climatique ; le deuxième sur les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique ; le troisième sur les moyens d’atténuer le changement climatique. Son 5e rapport de synthèse, publié en avril 2014, prévoit notamment, dans le pire scénario, une augmentation de la température jusqu’à 4,8 °C et une élévation du niveau des mers d’un mètre d’ici à 2100.

Jörg Carstensen / AP
Marché carbone

Il s’agit d’un mécanisme financier visant à réduire les émissions industrielles de gaz à effet de serre en leur donnant un prix. Un plafond annuel d’émissions de CO2 est imposé aux entreprises, sous forme de quotas, celles qui dépassent ce plafond pouvant racheter des quotas à celles qui ne l’ont pas atteint. Le prix de la tonne de carbone émise, ou « droit à polluer », dépend de l’offre et de la demande.

L’Europe a été la première à mettre en place, en 2005, un marché d’échange de quotas de CO2 (Emission Trading Scheme, ou ETS). Il couvre environ 12 000 installations industrielles (centrales thermiques, réseaux de chaleur, aciéries, cimenteries, raffineries, papeteries…), soit plus de 40 % des émissions européennes de gaz à effet de serre. Le secteur aérien y a été inclus en 2012. En raison de l’allocation initiale d’un volume trop important de quotas et de la récession économique, le prix de la tonne de carbone a chuté, passant de 30 euros en 2005 à environ 5 euros ces dernières années. Un niveau trop bas pour avoir un effet d’entraînement sur les entreprises. Une réforme du marché communautaire est en cours.

Neuf Etats américains ont aussi mis sur pied un marché commun du CO2, le Regional Greenhouse Gas Initiative (RGGI). Le Québec et la province canadienne de l’Ontario ont institué des dispositifs similaires. La Chine, après avoir expérimenté ce système dans sept villes et provinces, a annoncé la mise en place d’un marché national en 2017. Au total, il existe aujourd’hui 17 marchés carbone dans le monde, non connectés entre eux et ne couvrant que 11 % des émissions planétaires de CO2.

Darren Staples / Reuters
Mix énergétique

C’est la répartition des différentes sources d’énergies primaires (fossile, renouvelable ou nucléaire) dans la consommation énergétique totale. Au niveau mondial, le mix, ou bouquet énergétique, se décomposait en 2014 entre 78,3 % de combustibles fossiles, 19,2 % de ressources renouvelables et 2,5 % d’énergie nucléaire.

Le mix électrique, lui, concerne la seule production d’électricité. Fin 2014, il se répartissait, à l’échelle mondiale, entre 76,3 % de fossiles et de nucléaire (dont un peuplusde 10 % pour l’atome) et 23,7 % de renouvelables (dont 16,6 % d’hydroélectricité). La France se distingue par son mix électrique qui est le plus nucléarisé de tous les pays, à hauteur d’environ 75 %.

Reuters
Pertes et dommages
La question des pertes et dommages, c’est-à-dire des préjudices causés par les dérèglements climatiques (montée du niveau des mers, inondations, tempêtes, sécheresses…), est un sujet très sensible pour les pays pauvres, qui sont aussi les plus vulnérables. Elle a pris une place croissante dans la négociation climatique. Les pays les moins avancés, les Etats insulaires et de nombreux Etats émergents et en développement demandaient que les pertes et dommages fassent partie intégrante de l’accord scellé fin 2015 à Paris. Ils n’ont pas obtenu satisfaction. Cet accord se contente de mentionner, de façon très générale, que les pays « devraient renforcer la compréhension, l’action et le soutien » sur cette question. Il exclut toute « responsabilité ou compensation » des pays du Nord pour les préjudices subis par ceux du Sud.
Joe Raedle / AFP
PPM

La concentration de molécules d’un gaz donné par rapport aux autres molécules présentes dans l’air est exprimée en parties par million (ppm). En 2015, pour la première fois à l’échelle du globe et sur une année entière, la concentration atmosphérique moyenne de dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre émis par l’homme, a atteint le seuil de 400 ppm, selon l’Organisation météorologique mondiale. Ce qui signifie que, sur un million de molécules de l’atmosphère terrestre, 400 sont désormais des molécules de CO2.

Selon le climatologue américain James Hansen, la concentration de CO2 à ne pas excéder pour éviter un réchauffement insoutenable se situe autour de 350 ppm. Une limite qui a été atteinte peu avant 1990. Au cours du dernier million d’années, cette teneur n’avait jamais dépassé 300 ppm. Elle était de 270 ppm environ au XIXe siècle. Au rythme actuel, les activités humaines augmentent cette concentration d’environ 2 ppm par an.

Altaf Qadri / AP
Protocole de Kyoto

Le protocole de Kyoto est le premier traité international juridiquement contraignant visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Signé en 1997 et entré en vigueur en 2005, ce traité ne concerne que 55 pays industrialisés, représentant 55 % des émissions globales de CO2 en 1990.

Le protocole visait alors à réduire d’au moins 5 % les émissions de six gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote et trois substituts des chlorofluorocarbures), entre 2008 et 2012, par rapport au niveau de 1990. Si certains Etats ont respecté leurs engagements (comme l’Union européenne), les gros pollueurs n’ont pas réduit leurs émissions : les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le protocole, le Canada et la Russie s’en sont retirés, et la Chine, devenue le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, n’est pas concernée. Aujourd’hui obsolète, le protocole de Kyoto doit expirer en 2020. Il sera remplacé par l’accord de Paris issu de la COP21.

Katsumi Kasahara / AP
Puits de carbone

Il s’agit d’un réservoir naturel ou artificiel qui absorbe plus de carbone qu’il n’en rejette, contribuant ainsi à réduire la concentration de gaz à effet de serre et donc le réchauffement de la planète. Les puits de carbone naturels sont les océans (qui absorbent, grâce notamment au plancton et aux coraux, 30 % des émissions de dioxyde de carbone dues aux activités humaines), les forêts (la végétation terrestre, en particulier tropicale, stocke un quart des émissions) et les sols (humus, tourbières). Le réchauffement climatique et les activités humaines réduisent la capacité des puits de carbone naturels à agir et peuvent les transformer en sources de carbone. L’acidification des océans a ainsi réduit leur capacité à absorber du carbone, tandis que la déforestation est responsable d’environ un quart des émissions de CO2.

Le carbone peut aussi être capté de manière industrielle, sans avoir recours aux milieux naturels. Le processus de captage et de stockage du CO2 (Carbon Capture and Storage en anglais, CCS) consiste à capter les gaz à effet de serre émis par les industries polluantes (centrales électriques fonctionnant avec des combustibles fossiles, cimenteries, etc.) et à les enfouir dans des formations géologiques profondes, sur terre ou en mer, plutôt qu’ils ne soient rejetés dans l’atmosphère. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le CCS pourrait séquestrer plus de 20 % des émissions mondiales de CO2 d’ici à 2050. Dans le monde, la filière se développe, mais beaucoup moins vite qu’espéré : elle ne compte encore qu’une douzaine d’installations importantes. Procédé et résultats contestés ?

Ricardo Moraes / Reuters
Réchauffement climatique

Il est déjà en cours. En 2015, année la plus chaude enregistrée depuis le début des relevés, la température moyenne à la surface de la Terre a excédé d’un peu plus de 1 °C le niveau de l’ère préindustrielle. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que les trois dernières décennies sont « probablement » les plus chaudes depuis au moins mille quatre cents ans.

En fonction des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, les modèles climatiques prévoient une hausse des températures de l’air allant de 0,3 °C à 4,8 °C à l’horizon 2081-2100, par rapport à la période 1986-2005. Cependant, seul 1 % de la chaleur additionnelle due aux gaz à effet de serre finit dans l’atmosphère, tandis que 93 % vont dans les océans, 3 % dans les glaces et 3 % dans les sols. Ce réchauffement s’accompagnera d’une montée du niveau moyen des mers de 26 cm à 98 cm d’ici à la fin du siècle et aura de multiples impacts : fonte des calottes polaires et des glaciers, événements extrêmes (vagues de chaleur, sécheresses, pluies diluviennes) plus intenses et plus fréquents, risques pour la sécurité alimentaire, extinction d’espèces… C’est pourquoi on parle plus largement de changement climatique.

Pour rester sous le seuil de 2 °C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle – objectif de la communauté internationale –, les experts climatiques estiment que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 % à 70 % d’ici à 2050 et que la neutralité carbone (zéro émission) doit être atteinte au plus tard à la fin du siècle.

Clement Sabourin / AFP
Texte
Audrey Garric
Texte
Pierre Le Hir
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