Primaire à droite : le vent en poupe, Fillon pourrait créer la surprise
+ VIDEOS - Le député de Paris réalise une percée de 10 points à 25 % des voix dans une enquête publiée mardi.
Par Isabelle Ficek
Quatrième. Troisième ex aequo. Puis troisième se hissant rapidement vers la deuxième place du podium… François Fillon répète inlassablement qu’il sera « au second tour ». A force d’accélérer, l’ex-Premier ministre, coureur régulier des 24 Heures du Mans et adepte de la métaphore automobile, d’intentions de vote à la primaire de la droite et du centre. Et, parti le premier dans cette longue course de fond, il se prend même à imaginer doubler les deux lièvres qui font la course en tête depuis le début.
Le député de Paris réalise une percée de 10 points à 25% des voix dans une enquête OpinionWay(*) pour le site Atlantico, publiée mardi. Certes, il est encore à distance d’Alain Juppé, avec 33 % (–7 points), mais il a rattrapé Nicolas Sarkozy (25 %). Le duel Juppé-Sarkozy, François Fillon assurait récemment qu’il serait « démenti par la réalité des urnes ». Compte tenu des incertitudes sur la mobilisation et le corps électoral ainsi que de la vitesse de sa percée, François Fillon le bouscule en tout cas dangereusement : s’il se qualifiait pour le second tour, il l’emporterait face à Alain Juppé, avec 54 % contre 46 % et face à Nicolas Sarkozy, avec… 63 % contre 37 %, selon le sondage OpinionWay.
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Alors lui qui a toujours dit que les sondages d’intentions de vote sur cet exercice inédit qu’est la primaire ouverte de la droite et du centre ne valaient pas « tripette », préférant miser sur ses courbes avantageuses de popularité, assure ne pas leur donner davantage de crédit. Reste que, selon lui, ils sont désormais plus en phase avec ce qu’il dit rencontrer sur le terrain, qu’il aura méthodiquement labouré.
François Fillon, qui a obtenu l’organisation de cette primaire à l’issue de la guerre contre Jean-François Copé fin 2012 pour la présidence de l’UMP, a toujours voulu croire que le travail autour de son projet finirait par payer. Il le décline de longue date, thème par thème, avec une prédilection pour le volet économique. « Du sang et des larmes », « irréaliste », ont raillé ses détracteurs devant les big-bangs qu’il propose et qu’il a – un peu – arrondis : 600.000 puis 500.000 suppressions de postes de fonctionnaire, 110 puis 100 milliards d’économies… L’ancien séguiniste revendique un « projet radical, seul capable de redresser la France ». Il a ajouté dernièrement à cette dominante un volet « lutte contre le terrorisme » avec son livre « Vaincre le totalitarisme islamique ».
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Si son image a été brouillée au moment de l’affaire Jouyet, il a fait de la « droiture » l’un des marqueurs de sa campagne. Réservant, à ce sujet, ses piques les plus sévères à Nicolas Sarkozy. « Imagine-t-on un instant le général de Gaulle mis en examen ? » avait-il attaqué fin août.
« Rester calme »
François Fillon semble aussi bénéficier de sa prestation lors des débats télévisés. « Les Français le redécouvrent », estime un proche. Il risque d’ailleurs de concentrer une partie des attaques lors du prochain débat. Par exemple sur ses cinq ans à Matignon quand Jean-François Copé a souligné mardi matin « l’ambiguïté » alors qu’il a « gouverné » la France avec Nicolas Sarkozy. « L’enjeu pour moi sera de rester calme, c’est ma marque de fabrique », glisse-t-il avant le débat. Ses concurrents veulent chacun croire que François Fillon prend des parts de marché chez les autres.
Ses soutiens redoutent qu’il pâtisse du vote utile contre Nicolas Sarkozy ou contre François Bayrou, c’est-à-dire in fine contre Alain Juppé. Le député de Paris appelle, lui, les électeurs à d’abord voter selon leurs convictions.
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