Alain Juppé devance Nicolas Sarkozy et François Fillon chez les catholiques se disant certains de participer dimanche 20 novembre au premier tour de la primaire de la droite, selon un sondage Ifop pour l’hebdomadaire Pèlerin publié mardi 15 novembre.

La première leçon à tirer de cette étude est que l’électorat catholique ne vote pas très différemment de l’ensemble des électeurs de la droite. Les catholiques créditent le favori de la primaire de 36 % d’intentions de vote devant Nicolas Sarkozy à 31 % et François Fillon à 17 %. Des scores sensiblement identiques à ceux de l’ensemble des électeurs avec respectivement 37 %, 30 % 16 %.

Faible variable confessionnelle

Le « vote catholique » est un peu plus significatif si l’on prend en compte la sous-catégorie des « catholiques pratiquants ». Dans ce cas, Nicolas Sarkozy fait un peu mieux avec 33 % et passe devant Alain Juppé qui chute, lui, à 31 %. Mais François Fillon n’en profite pas davantage. Pire, il recule même légèrement à 15 %, en raison sans doute de la percée dans cet électorat de Jean-Frédéric Poisson, candidat du Parti chrétien démocrate, qui arrive à 6 % (contre 3 % pour l’ensemble des électeurs.)

Si l’on isole le cœur de cible de la primaire, c’est-à-dire les électeurs qui se déclarent « sympathisants Les Républicains », la variable confessionnelle est faible également : Nicolas Sarkozy arrive en tête avec un score de 40 % chez les catholiques et de 43 % pour l’ensemble des électeurs, devant Alain Juppé (31 % et 30 %) et François Fillon (18 % et 16 %).

Alain Juppé bat Nicolas Sarkozy au second tour

Si l’on va un peu plus loin dans le détail en s’intéressant aux seuls « sympathisants Les Républicains » qui se déclarent « catholiques pratiquants », on constate là aussi qu’il n’y a pas d’effet « vote catho », le score dans cette catégorie étant relativement équivalent à celui de l’ensemble de l’électorat.

La conclusion qu’impose cette étude est que l’intention des électeurs varie peu selon l’option confessionnelle, mais beaucoup en fonction de la sensibilité politique : chez les électeurs de la primaire « sympathisants MoDem-Udi », Alain Juppé, à 68 %, écrase Nicolas Sarkozy à 6 %. Alors qu’il s’effondre à 22 % chez les « sympathisants Front National », passant derrière un Nicolas Sarkozy à 33 %.

Au second tour, dans la configuration d’un duel entre les deux favoris, les résultats diffèrent peu selon l’option confessionnelle : Alain Juppé battrait Nicolas Sarkozy dans un rapport de force voisin, 59 %-41 % pour l’ensemble des électeurs, 58 %-42 % chez les catholiques. Dans l’électorat catholique pratiquant, Alain Juppé baisse mais se maintient en tête avec 53 %-47 %.

Résultats décevants pour Fillon

Les résultats de cette étude sont un peu décevants pour François Fillon qui affirme sa foi chrétienne, a fait de la défense de la famille un des piliers de sa campagne et a bénéficié du ralliement de Sens commun, émanation de la Manif pour tous. Deux éléments peuvent toutefois encore jouer en sa faveur. Plusieurs études d’opinion réalisées depuis une semaine ont montré qu’il bénéficiait d’une vraie dynamique qui lui permet d’espérer de se qualifier dimanche pour le second tour.

Le sondage publié par Pèlerin montre aussi une intention de participation deux fois supérieure chez les catholiques pratiquants. Ils sont 16 % à se dire certains d’aller voter contre 8 % pour l’ensemble des électeurs. Chez les « sympathisants Les Républicains », cette participation monte à 31 % pour les catholiques pratiquants contre 21 % pour l’ensemble des électeurs.

Cette enquête Ifop a été menée par questionnaire auto administré en ligne du 9 septembre au 7 novembre auprès d’un échantillon de 15 498 catholiques, extrait d’un échantillon de 28 565 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Au sein de cet échantillon, 1 591 catholiques se disent certains d’aller voter à la primaire de la droite.