BNP Paribas est la banque européenne la plus profitable aux Etats-Unis
Les grandes banques étrangères présentes aux Etats-Unis ont dû créer des holdings regroupant leurs filiales américaines. La Fed vient de rendre publics leurs résultats, pour la première fois.
Il est désormais possible d’obtenir la photo précise des performances des principales banques européennes aux Etats-Unis, et de les comparer. Par décision des régulateurs américains, les filiales de banques étrangères les plus solidement implantées aux Etats-Unis ont en effet dû créer des holdings intermédiaires, pour chapeauter leurs filiales américaines. Et, mardi 15 novembre, la Réserve fédérale a rendu publics, pour la première fois, les résultats consolidés de ces maisons-mères américaines.
Il en ressort que BNP Paribas est le groupe européen le plus profitable outre-Atlantique . Un classement réconfortant pour la banque française qui, en 2014, s’était vu infliger par les autorités américaines une amende de près de 9 milliards de dollars, avec, à la clef, la suspension pour un an de ses opérations de compensation en dollars. Un épisode qui appartient donc au passé : Selon les données agrégées (aux normes comptables américaines), la banque française affiche sur les neuf premiers mois de 2016 un bénéfice avant impôt de 958 millions de dollars pour des revenus de 3,87 milliards, comme l’a indiqué Bloomberg. « Ce résultat s’explique notamment par la taille de ses activités de banque de détail aux Etats-Unis », souligne un observateur.
650 agences et centres d’affaires
La nouvelle holding américaine de BNP Paribas détient, outre ses activités de banque de financement et d’investissement et de gestion d’actifs, les réseaux d’agences de BancWest, qui rassemblent 3,5 millions de clients et 650 points de vente. Les Etats-Unis constituent de fait un relais de croissance pour la banque française, qui a affecté à sa holding américaine 12,8 milliards de dollars de fonds propres durs (CET1), selon les données publiées par la Fed.
Les autres établissements européens sont actuellement en position moins favorable. La holding de la banque suisse UBS a certes réalisé, sur neuf mois, près de 8 milliards de dollars de revenus aux Etats-Unis, mais ses résultats avant impôt n’ont atteint que 123 millions. Sa concurrente Credit Suisse a même perdu plus de 1 milliard de dollars, pénalisée par des coûts de restructuration. Deutsche Bank traverse quant à elle une passe difficile. Le groupe allemand se trouve toujours sous la menace d’une amende de 14 milliards de dollars aux Etats-Unis, dans le cadre du scandale des crédits « subprime ». Il mène actuellement une vaste cure d'austérité, à marche forcée. Dans ce contexte, sa maison mère américaine est parvenue à dégager un profit avant impôt de 740 millions de dollars, pour des revenus de plus de 5,5 milliards. En revanche, sur le front de la solvabilité, les fonds propres durs affectés aux activités américaines placent la banque allemande en queue de classement.