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Au QG de Sarkozy, la tension puis les larmes

REPORTAGE – Peu après 22 heures, dimanche soir, Nicolas Sarkozy a reconnu sa défaite, dès le premier tour, à la primaire de la droite. La fin d'une mauvaise soirée pour ses militants dans un QG où la tension a fait place à l'amertume.

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Devant le QG de Nicolas Sarkozy, après la défaite
Devant le QG de Nicolas Sarkozy, après la défaite © Reuters

Devant le QG de Nicolas Sarkozy, après la défaite. Reuters.

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"Quelle soirée de merde! Même s'il avait été au second tour, il aurait été balayé par Fillon!" Ce cri du coeur d'une militante traduit le désarroi de la plupart des soutiens de Nicolas Sarkozy présents, dimanche soir, au QG parisien de l'ancien chef de l'Etat. Le verdict est tombé peu après 22 heures, asséné par le candidat lui-même qui a reconnu son élimination, dès le premier tour de la primaire de la droite : "Je ne suis pas parvenu à convaincre une majorité des électeurs [...] Alain Juppé et François Fillon, qui ont été qualifiés , font honneur à la droite française. J'ai beaucoup d'estime pour Alain Juppé mais les choix politiques de François Fillon me sont plus proches."

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Dès le début de la soirée, l'entourage du candidat arborait des mines tendues, les traits tirés. "On sentait qu'une bascule en notre défaveur était en train de se faire", reconnaît ainsi l'un de ses proches. "La mobilisation n'a pas joué en notre faveur", regrette Catherine Vautrin, la vice-présidente LR de l'Assemblée nationale. Nicolas Sarkozy lui-même a bousculé son agenda au vu des premières tendances. Il est arrivé tôt à son QG de la rue de l'université. Il s'est littéralement bunkerisé avec ses proches, dont Brice Hortefeux, Rachida Dati, Laurent Wauquiez ou encore Eric Ciotti.

Au deuxième étage, l'ambiance était lourde. "Nous avons compris très vite que nous avions perdus. A partir du moment où Nice a majoritairement voté Fillon en fait", explique l'un des élus présents. "Nicolas était juste abattu, fatigué de se battre", confie un cadre du parti. De même, les sarkozystes ont rapidement pris la décision de soutenir François Fillon. "Le débat n'a guère été vif, explique l'un d'eux. Les résultats nous ont forcé la main."

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"L'antisarkozysme l'aura emporté"

Pendant 2h30, personne n'est descendu du bureau. Un conseiller du candidat est tout de même venu le défendre devant quelques journalistes, avant que tout ne soit joué. "Nous avions le vent de face et des boulets aux pieds ", analyse cette tête pensante de la Sarkozie pour qui, "si c'était à refaire, on aurait rien changé". "C'est la campagne qu'il fallait faire, on ne regrette rien", indique encore cette source.

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Parmi les militants, la tristesse l'emporte sur la colère. "C'est l'inattendu et l'inexplicable à la fois", commente l'un d'eux. Les larmes coulent en voyant leur champion annoncer sa mise en retrait. "C'est trop dur, c'est au-delà de l'échec", confie Laura, 19 ans. Cette dernière s'est engagée en politique à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012 : "Que ça se finisse comme ça, c'est une énorme déception." Beaucoup ne comptent même pas voter au second tour. "On nous offre le choix entre un traître et un vieux grabataire", lâche, sévère, une responsable de circonscription. Et de prédire une baisse de la participation au second tour, dimanche prochain : "L'antisarkozysme l'aura emporté dès le premier tour."

Seul un sarkozyste est finalement content : Daniel Fasquelle. Le député-maire du Touquet (Pas-de-Calais) est aussi le trésorier des Républicains. Avec une participation aussi élevée, il a réussi son pari personnel : "Les caisses du parti sont non seulement renflouées, mais, si ça vote encore bien dimanche prochain, le vainqueur de la primaire pourra bénéficier d'un surplus financier pour débuter sa campagne."

Source: leJDD.fr

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