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Les Républicains

Quand un soutien de Juppé s'interroge sur la nécessité d'un second tour

Alain Juppé, le 7 novembre 2016.

Alain Juppé, le 7 novembre 2016. - Guillaume Souvant - AFP

Guillaume Delbar, le maire de Roubaix, soutient Alain Juppé dans la course à la primaire à droite. Au lendemain du premier tour, remporté haut la main par François Fillon, il s'interroge cependant sur la nécessité d'un deuxième round.

La bataille serait-elle perdue d'avance? Au lendemain du premier tour de la primaire à droite et à une semaine du second, Alain Juppé va devoir réaliser un coup de force s'il veut espérer battre François Fillon. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a déjoué les pronostics en s'imposant très largement dimanche soir, avec plus de 44% des suffrages.

Le score du maire de Bordeaux, 28,6%, a déçu ses soutiens. Mais au lieu de l'appuyer plus que jamais dans cette dernière ligne droite, certains s'annoncent déjà vaincus et plaident pour une union immédiate au sein de la droite.

Découragement

C'est le cas du maire de Roubaix, Guillaume Delbar. Quelques heures après l'annonce des résultats, celui qui soutient Alain Juppé officiellement depuis plusieurs mois a changé de ton. Dans un message publié sur son compte Twitter, il a remis en cause la nécessité d'un deuxième tour.

"Je félicite François Fillon de sa belle victoire au 1er tour. A-t-on besoin d'un 2nd tour après une telle mobilisation?, demande l'élu. 

Pour le camp juppéiste, le combat des jours à venir s'annonce d'autant plus dur que Nicolas Sarkozy, arrivé troisième, a appelé ses électeurs à reporter leurs voix sur François Fillon. Bruno Le Maire, arrivé en cinquième position derrière Nathalie Kosciusko-Morizet, a fait le même choix. De quoi décourager effectivement les soutiens d'Alain Juppé. D'après L'Obs, cité par Le Figaro, le candidat aurait lui-même hésité à rempiler pour un deuxième tour jusqu'à la dernière minute, avant de finalement décider de continuer "le combat".

Heureusement pour le maire de Bordeaux, cette désaffection ne touche pas les plus fidèles, qui commencent à décocher leurs flèches pour attaquer le programme de François Fillon. 

Prochaine étape: le débat d'entre deux tours

"Je suis frappé par les incohérences du projet économique de François Fillon, inquiet de ses orientations diplomatiques. Sa proximité avec Poutine est contraire aux intérêts de la France et à ceux des chrétiens d'Orient", a par exemple déclaré le député Hervé Mariton après l'annonce des résultats. 

Le programme de François Fillon, "les Français ne le connaissent pas". "Il a pris 30 points en quinze jours (...), en une semaine on peut reprendre les quinze points en question", a assuré pour sa part le député Benoist Apparu.

Pour le maire de Bordeaux, la prochaine étape aura lieu jeudi, lors du débat de l'entre deux tours. 

Charlie Vandekerkhove