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Primaire de la droite : les multiples ressorts du vote Fillon

La dynamique était là, mais personne n’avait prévu son ampleur. Cristallisation tardive, posture présidentielle, effet boomerang de la campagne Sarkozy : voici les clés d’un scrutin surprise.

Publié le 21 novembre 2016 à 03h17, modifié le 21 novembre 2016 à 10h50 Temps de Lecture 2 min.

Ils avaient vu la dynamique, mais certainement pas l’ampleur. Les instituts de sondage ont tous sous-estimé le score de François Fillon, même s’ils ont décrit, dans les deux dernières semaines, une remontée inédite.

L’ultime enquête réalisée par Ipsos pour Le Monde, vendredi 18 novembre et publiée sur notre site Web, au lendemain du dernier débat, donnait pour la première fois le député de Paris en tête (30 %) devant Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, tous les deux à 29 %. On était encore loin du scénario du raz-de-marée de dimanche soir.

Est-ce un échec des enquêtes d’opinion ou une percée fulgurante du candidat Fillon ? Les sondeurs ont pris soin d’expliquer depuis plusieurs semaines que les tendances de fin de campagne seraient à surveiller de près. Ils avaient également mis en garde contre les incertitudes liées à la participation, qui a finalement été dans la fourchette haute de ce qu’ils avaient anticipé.

Au QG de François Fillon, le 20 novembre.

Au-dessus de la mêlée

Les votes se sont manifestement cristallisés tardivement autour du candidat Fillon. La volatilité des électeurs dans ce type de scrutin partisan est généralement plus élevée. Si, lors d’une présidentielle, tout se joue dans les deux derniers mois, pour une primaire, le moment où les citoyens prennent leur décision semble plutôt se concentrer sur les deux dernières semaines.

Dans cette période-clé, François Fillon a notamment profité des différents débats, au cours desquels il s’est démarqué en adoptant une posture de présidentiable au-dessus de la mêlée, pour creuser son sillon.

S’il a longtemps été mesuré au même niveau que Bruno Le Maire, François Fillon a su s’imposer peu à peu comme le troisième homme derrière Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, pour finalement écraser ses deux concurrents le jour du vote.

Le député de Paris a capitalisé sur une campagne d’une grande constance. Il a réussi à installer très tôt l’idée qu’il était celui qui avait le plus travaillé son programme. Cette image de candidat « sérieux » a manifestement pesé dans le choix des électeurs.

Son positionnement très libéral, avec la double promesse d’une forte réduction du nombre de fonctionnaires et d’une baisse importante de la dépense publique, a également payé auprès de la base.

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Réseaux catholiques conservateurs

Autre élément déterminant du vote Fillon, les réseaux catholiques conservateurs. L’ancien premier ministre a su fédérer les émanations politiques de La Manif pour tous, comme le mouvement Sens commun, qui, avec sa porte-parole, Madeleine de Jessey, lui a apporté un soutien appuyé dans les derniers meetings.

Enfin, François Fillon semble être celui qui a le plus bénéficié de l’effet « Tout sauf Sarkozy », sur lequel comptait pourtant Alain Juppé. Pour les électeurs de droite qui ne voulaient plus de l’ancien chef de l’Etat, mais qui étaient en désaccord avec la ligne jugée trop centriste du maire de Bordeaux, le député de Paris est apparu comme une solution de repli.

François Fillon, au soir du premier tour de la primaire de la droite, à Paris, le 20 novembre.
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