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Pub, fake, info ? Les jeunes font mal la différence sur Internet

Post sponsorisé, publication biaisée, article de presse... Une étude menée par l'Université de Stanford montre que les collégiens, lycéens et étudiants américains sont souvent perdus lorsqu'il s'agit de déterminer la fiabilité d'un article en ligne.

Beaucoup d'étudiants jugent un tweet sur l'actualité crédible en se basant davantage sur la richesse du contenu - un texte détaillé et la présence d'une grande photo, par exemple - que sur la source de l'information
Beaucoup d'étudiants jugent un tweet sur l'actualité crédible en se basant davantage sur la richesse du contenu - un texte détaillé et la présence d'une grande photo, par exemple - que sur la source de l'information (Shutterstock)

Par Anaëlle Grondin, Anaëlle Grondin

Publié le 29 nov. 2016 à 11:06Mis à jour le 29 août 2018 à 12:30

Alors que l'impact des articles mensongers en ligne sur l'issue de l'élection présidentielle américaine ne cesse de poser question, l'Université de Stanford s'est penchée sur la manière dont les adolescents évaluent l'information qu'ils trouvent sur Internet.

Une étude menée auprès de 7.804 collégiens, lycéens et étudiants américains et relayée par le Wall Street Journal, montre que les adolescents sont souvent perdus lorsqu'il s'agit de déterminer la fiabilité d'un article en ligne.

Ainsi, 82 % des collégiens ne savent pas faire la différence entre un article publicitaire présenté comme un "contenu sponsorisé" et un article de presse publiés sur le même site Internet. De leur côté, beaucoup d'étudiants jugent un tweet sur l'actualité crédible en se basant davantage sur la richesse du contenu - un texte détaillé et la présence d'une grande photo, par exemple - que sur la source de l'information.

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L'apparence de véracité suffit

L'étude de l'université de Stanford souligne également que près de quatre lycéens sur dix croyaient, en se basant sur son titre, qu'une photo de marguerites déformées publiée sur un site de partage de photos était la preuve de la toxicité de la zone entourant la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon. Alors même qu'il n'y avait aucune mention de la source de cette information ni de l'emplacement géographique. L'apparence de véracité a suffi à duper la jeune génération.

Deborah Heitner, l'auteure de "Screenwise", un livre destiné aux parents pour les aider à guider leurs enfants à l'heure du numérique, estime que les premiers ont un rôle important à jouer. Elle affirme que les parents doivent apprendre à leurs adolescents comment sélectionner leurs sources et les exercer à détecter les contenus en ligne qui ne sont pas de l'information.

Egalement interrogé par le Wall Street Journal, Walter C. Parker, professeur d'éducation à l'Université de Washington à Seattle, conseille de son côté aux parents de montrer à leurs enfants qu'ils s'informent, eux, en se plongeant dans des sources variées.

Sam Wineburg, professeur à l'Université de Stanford et auteur de cette étude sur les jeunes et l'information en ligne, suggère de son côté de leur apprendre à faire des recherches sur les sites sur lesquels ils s'informent, en leur expliquant que les articles proposés en priorité par Google n'étaient pas les plus fiables car l'algorithme du moteur de recherche se base sur plusieurs facteurs comme la popularité d'un contenu.

Les jeunes s'informent régulièrement sur Facebook

Critiqués pour leur inaction face à la prolifération d'articles mensongers sur leurs plates-formes, Google et Facebook ont annoncé la semaine dernière qu'ils s'attaquaient à la désinformation.

Les deux géants du Net ont fait savoir qu'ils allaient restreindre l'accès à leurs régies publicitaires pour les sites relayant de fausses informations afin qu'ils ne dégagent plus de revenus avec ces contenus. Néanmoins, cela n'empêchera pas la publication d'articles mensongers ou biaisés provenant d'une multitude de sites.

Un problème loin d'être négligeable. Selon The Media Insight Project, piloté par deux instituts américains de recherche, 88 % des jeunes adultes (18-34 ans) s'informaient régulièrement par le biais des réseaux sociaux en 2015. Sur la totalité des sondés, 47% disaient y trouver la plupart de leurs informations sur la politique nationale et 62% indiquaient qu'il s'agissait de leur principale source pour les questions de société.

ANAELLE GRONDIN

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