Portfolio : pèlerinage tibétain en Chine de l'Ouest
Contexte
Tous les ans, lors du neuvième mois du calendrier tibétain, l’institut d’études bouddhistes de Larung Gar accueille l’assemblée Bliss Dharma, la dernière de quatre assemblées annuelles, qui célèbre la descente sur terre de Bouddha. Durant cette semaine de célébrations, des milliers de pèlerins bouddhistes venus des quatre coins du monde tibétain, plus précisément des provinces chinoises du Tibet – Qinghai, Gansu, Sichuan et Yunnan – se rassemblent dans cette ville monastique du fin fond de l’Ouest sichuanais.
Située à plus de 4 000 mètres d’altitude dans la préfecture tibétaine autonome de Garze, cette école monastique abrite en temps normal des milliers de moines étudiants, nombre démultiplié en dizaines de milliers lorsque commence le Bliss Dharma. Partout des tentes sont montées pour que puissent assister aux festivités des familles entières de Tibétains venus rendre hommage à Bouddha. Chants et cérémonies d’offrande se relaient inlassablement pendant une semaine, qui voit cette belle vallée rapidement se transformer en champ de détritus.
Un an après, alors que la saison de l’assemblée approche, la ville monastique est en proie à une politique de destruction de la part des autorités chinoises. Celles-ci comptent y réduire de moitié le nombre de moines-étudiants. Les chiffres parlent d’une réduction du nombre des moines autorisés à résider sur place à 5 000 alors qu’ils étaient 10 000 il y a de cela quelques mois, les destructions de maison ayant commencé à la fin de l’été. Ce sont principalement les moines venus de la province du Tibet mais aussi ceux des provinces du Qinghai, du Gansu et du Yunnan qui sont visés par cette politique d’évacuation. Le gouvernement chinois, jusqu’au président Xi Jinping lui-même, auraient en effet pris peur de l’influence grandissante de cette ville-école dans le monde tibétain et plus généralement bouddhiste, à l’heure où la question tibétaine est des plus sensibles.
Soutenez-nous !
Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.
Faire un don