Le cinéaste iranien Key­wan Kari­mi, 30 ans, con­damné à 223 coups de fou­et et un an de prison ferme pour un film, a été arrêté et incar­céré mer­cre­di en Iran, a annon­cé son pro­duc­teur français.

Le cinéaste a com­mencé mer­cre­di “à purg­er sa peine d’un an à la prison d’Evin”, a pré­cisé la société de pro­duc­tion Les Films de l’Après-midi. Rap­pelons que Key­wan Kari­mi, orig­i­naire du Kur­dis­tan iranien, avait été con­damné à six ans de prison en octo­bre 2015 pour “insulte con­tre les valeurs sacrées” et “pro­pa­gande con­tre le régime”. C’est son doc­u­men­taire sur les graf­fi­tis poli­tiques fig­u­rant sur les murs de Téhéran “Écrire sur la ville”, qui a servi d’acte d’ac­cu­sa­tion. Sa peine avait été ramenée à un an de prison et 223 coups de fou­et par une cour d’ap­pel en févri­er 2016.

Le jeune cinéaste avait alors indiqué qu’il n’avait pas “l’in­ten­tion de quit­ter” l’I­ran. Il dis­ait juste espér­er pou­voir obtenir un délai avant d’être incar­céré. Son sort avait ren­con­tré le sou­tien de cinéastes à tra­vers le monde, notam­ment celui de son com­pa­tri­ote Jafar Panahi, (Ours d’Or à Berlin en 2015 pour son film “Taxi Téhéran”), con­damné lui aus­si par ailleurs.

En France, des pro­fes­sion­nels du ciné­ma se sont mobil­isés pour le soutenir et pour deman­der sa grâce à l’oc­ca­sion du dernier Fes­ti­val inter­na­tion­al de Cannes . “Je ne veux pas être érigé en héros. Que mes films soient vus ou que mon nom soit con­nu, c’est vrai­ment sec­ondaire. Le ciné­ma, c’est avant tout ce qui donne sens à ma vie”, avait déclaré en mai Key­wan Kari­mi dans un entretien.

Key­wan Kari­mi avait été arrêté une pre­mière fois en Iran en décem­bre 2013 après la dif­fu­sion d’une bande-annonce d’ ”Ecrire sur la ville” postée sur Youtube. Il avait alors passé 15 jours en prison, en cel­lule d’isolement.

Ecrire sur la ville” décrit l’his­toire des graf­fi­tis dans les rues de Téhéran de la révo­lu­tion de 1979 au “mou­ve­ment vert” qui a suivi l’élec­tion prési­den­tielle irani­enne de 2009.

Auteur égale­ment de courts métrages, dont “Bro­ken Bor­der” (2012), Key­wan Kari­mi a réal­isé au print­emps son pre­mier long métrage de fic­tion, “Drum”. Il a été pro­jeté dans une sec­tion par­al­lèle à la Mostra de Venise, en sep­tem­bre dernier.

Vous trou­verez plus de détails dans les arti­cles que nous avions rédigés en par­tic­i­pant à la cam­pagne de sou­tien qui s’é­tait dévelop­pée à deux repris­es en Europe, en vain.

La réal-poli­tique en vigueur avec les Mol­lahs per­met peu de dénon­cer au fond la réal­ité de la poli­tique irani­enne en matière de droits humains et de lib­erté d’ex­pres­sion. Et pour­tant, nous parvi­en­nent en per­ma­nence des annonces de con­damna­tions, d’exé­cu­tions, d’emprisonnement dans des con­di­tions inhu­maines. Les Kur­des iraniens sont égale­ment la cible régulière du régime, dans une grande indif­férence internationale.

Au Moyen-Ori­ent, leur nou­velle recon­nais­sance inter­na­tionale et l’al­liance de tou­jours avec une volon­té impéri­al­iste russe, en font une puis­sance régionale qu’on cajole aujour­d’hui, et un nou­veau parte­naire “économique”.

Alors pensez… un cinéaste ! Et pour les 223 coups de fou­et ? Pas d’is­lam­o­pho­bie s’il vous plaît…


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