François Hollande lors d'un discours devant la communauté française le 27 novembre 2016 à Antananarivo

François Hollande lors d'un discours devant la communauté française le 27 novembre 2016 à Antananarivo

afp.com/STEPHANE DE SAKUTIN

François Hollande est sorti de son silence, enfin. Alors que la gauche - très fracturée - piaffe d'impatience dans l'attente de l'annonce d'une nouvelle candidature du chef de l'Etat, le président de la République a appelé ce dimanche, depuis Madagascar, les Français à se "rassembler quelles que soient les soient les circonstances".

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Sollicité par les journalistes, le chef de l'Etat s'est refusé à tout autre commentaire politique. Enfin presque.

L'option Valls prend de l'épaisseur

Sa parole était très attendue après un week-end cauchemardesque. Dès samedi, c'est Claude Bartolone qui avait ouvert les hostilités en se positionnant pour une primaire de la gauche très élargie a laquelle participerait Manuel Valls et François Hollande afin de trancher le "débat" qui se joue au sommet de l'Etat. Une hypothèse pas très séduisante pour le locataire de l'Elysée, à la traîne derrière son Premier ministre selon les sondages.

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Dans un entretien ce dimanche au JDD, justement, Manuel Valls a enfoncé le clou et n'écarte pas l'idée de se lancer en solo: "Face au désarroi, au doute, à la déception, à l'idée que la gauche n'a aucune chance, je veux casser cette mécanique qui nous conduirait à la défaite", indique-t-il, précisant que "la loyauté n'exclut pas la franchise".

Taubira mystérieuse

La prise de parole de Christiane Taubira samedi ne devrait pas non plus rassurer l'Elysée. Invitée par Martine Aubry à Bondy à l'occasion du "Carrefour des gauches et de l'écologie", l'ancienne Garde des Sceaux, toujours très populaire chez les socialistes, n'a pas mâché ses mots au sujet du quinquennat de François Hollande. "Des mots durs ont été prononcés sous cette législature. Des actes dérangeants ont été accomplis", a-t-elle lancé.

Suffisant pour imaginer une candidature concurrente à celle du chef de l'Etat? Là encore, Christiane Taubira, qui avait un temps évoqué sa "loyauté" à l'égard du président, s'est fendue d'une formule sibylline: "Il n'y a plus de place pour les égos, pour les fidélités dépassées." A bon entendeur salut.

La déception Pinel

Et comme un malheur ne vient jamais seul, le Parti radical de gauche (PRH), un des rares alliés restants de François Hollande, a finalement annoncé samedi que sa candidate, Sylvia Pinel, ne passera pas par la case primaire en vue de l'élection présidentielle. La raison invoquée en dit long sur les espoirs que suscitent une éventuelle candidature du chef d'Etat à la primaire: l'ancienne ministre du Logement a expliqué ne pas vouloir être obligée de "soutenir un candidat comme Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon". Cruel.

"Je lis toute la presse, j'entends, je vois", s'est contenté de répondre François Hollande depuis Madagascar, écartant toute question sur la date d'une éventuelle annonce de candidature pour 2017 et d'une participation à la primaire.

Appel au rassemblement quelles que soient "les échéances"

Si le chef de l'Etat s'est refusé à polémiquer, il a néanmoins lancé un appel au rassemblement lors de son discours devant la communauté française de Madagascar. "Nous devons montrer ce qu'est la France partout, comment nous devons nous rassembler quelles que soient les circonstances, quelles que soient les échéances, quelles que soient les épreuves, quels que soient les choix que nous aurons à faire. Nous rassembler, c'est l'essentiel", a déclaré le président de la République.

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Le rassemblement, François Hollande en aura bien besoin. Selon le JDD, la pétition lancée en grande pompe la semaine dernière par une soixantaine de personnalités du monde des arts et de la culture pour faire cesser le "Hollande-bashing" est loin de faire un tabac: à peine 7000 signatures en une semaine.

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