Droit de suite

L'implacable offensive contre Alep

Damas et ses alliés s'attaquent avec une violence inédite depuis 4 ans à la deuxième ville du pays. Jamais les opposants anti-Assad ne s'étaient retrouvés dans une telle position de faiblesse.
par Luc Mathieu
publié le 28 novembre 2016 à 15h03

C’est une avancée implacable, quartier après quartier, bombardement après bombardement. Les forces du régime syrien et ses alliés ont continué à progresser lundi face aux rebelles qui contrôlent l’est d’Alep. Les opposants anti-Assad n’ont jamais été dans une telle position de faiblesse depuis leur entrée dans la ville, en juillet 2012. Ils ne contrôlent plus désormais qu’une partie de l’est de la cité, la deuxième de Syrie.

Ils font face à des milliers d’hommes : soldats du régime, miliciens du Hezbollah libanais, combattants chiites iraniens, irakiens et afghans. Les bombardements sont massifs, d’une violence jamais vue dans la ville depuis plus de 4 ans. Les appareils syriens et russes détruisent à coup de missiles et de barils d’explosifs non seulement les positions rebelles mais aussi ce qu’il reste d’infrastructures, y compris les dispensaires et les écoles. Depuis le 15 novembre, au moins 225 civils ont été tués, dont 27 enfants, dans les quartiers est d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

«Le plan B est que les gens meurent de faim»

La violence de l’offensive a poussé près de 10 000 civils à s’enfuir depuis samedi. Environ 6 000 ont rejoint le quartier de Cheikh-Maqsoud, contrôlé par les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). Les combattants kurdes sont accusés par les opposants de servir de supplétifs aux forces loyalistes. Lundi, ils ont attaqué des positions rebelles dans le quartier de Bustane-Al-Basha.

L'ONU n'avait pas réagi lundi aux dernières avancées des forces loyalistes. Elle tente depuis jeudi de mettre en place un plan d'aide humanitaire et d'évacuation des blessés et des malades pour les quartiers est, où vivent encore environ 250 000 personnes et où la dernière distribution des rations de l'ONU remonte à plus de deux semaines. Le gouvernement syrien n'a pas répondu. «Le plan B est que les gens meurent de faim», avait déclaré jeudi Jan Egeland, conseiller pour les affaires humanitaires des Nations unies.

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