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Le billet politique - Valls et le bain de pieds du Rubicon

Michel Euler/AP

Après avoir tendu le rapport de forces ce week-end avec François Hollande, le Premier ministre a écarté l'idée de démissionner.

Elle est froide l'eau du Rubicon en novembre. Il y en a un qui s'y est jeté la tête la première pour le traverser. C'est Emmanuel Macron. François Hollande ne s'y attendait pas. Il y en a un autre qui s'y est trempé jusqu'au cou. Mais il ne l'a pas franchi. C'est Manuel Valls. François Hollande l'en a dissuadé. N'empêche, le Premier ministre a essayé. «Il peut le faire!» se sont réjouies ses troupes. «Il a reculé!» se sont moqué ses adversaires. «Mais pour quoi faire?» se sont demandé tous les autres.

La petite trempette de Manuel Valls dans le Rubicon n'en finit pas d'intriguer les socialistes. À quoi bon tendre à ce point le rapport de forces avec François Hollande si cela doit se terminer par une retraite en rase campagne, fut-elle effectuée dans un climat «cordial et studieux»? Certains avancent une explication. Quitte à perdre la présidentielle de 2017, autant prendre date pour la suite. Et ne pas laisser à d'autres le monopole de la reconstruction du PS.

Arnaud Montebourg par exemple. Qu'il remporte la primaire comme certains le redoute et il se trouvera en position de force pour préempter l'après-Hollande. Ce que vise aussi Manuel Valls. Sa stratégie de la tension, c'est une façon de dire qu'il aura tout essayé. Mais qu'»en responsabilité», il a choisi de reculer. Comme un homme d'État, conscient des difficultés de son camp, prêt à tout pour l'aider, sauf à commettre l'irréparable. Car il faudra bien ensuite réparer. Avec lui à la manœuvre. C'est un pari sur l'avenir. Ça vaut bien un bain de pieds dans le Rubicon.

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