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Pourquoi les tarifs de l'assurance font un nouveau bond en 2017

En hausse constante ces dernières années, leur progression sera plus forte que d'habitude au 1er janvier, jusqu'à 2,5% pour la voiture et 4% pour l'habitation.
par Christophe Alix
publié le 30 novembre 2016 à 19h39

Ce sera la mauvaise surprise du 1er janvier. Selon une enquête du quotidien économique Les Echos, les assureurs s'apprêtent à nettement augmenter leurs tarifs l'an prochain, bien au-delà de l'inflation qui a atteint 0,4% sur les douze derniers mois à la fin du mois d'octobre. La hausse des primes d'assurance pour l'automobile et l'habitation devrait être plus marquée qu'en 2016 en raison d'une hausse des sinistres au niveau national.

Quelle sera l’importance la hausse ?

Tout dépend des assureurs mais les cotisations vont progresser en moyenne de 2,5% pour les automobiles l'an prochain et de 1 à 4% pour les habitations. Chez Swiss Life, la hausse sera de 0,5 à 1% pour l'assurance automobile et de 2% pour l'habitation, et de 1,5% pour l'automobile et 2,5% pour l'habitation chez Generali. Chez certains, comme Matmut ou MACSF, les tarifs n'augmenteront que pour une minorité du portefeuille auto. La Maif augmentera également ses tarifs. Pour donner un exemple, une assurance d'habitation pour un appartement de 100 m2 à Paris pour un patrimoine mobilier compris entre 27 301 euros et 54 600 euros avec moins de 7 700 euros d'objets précieux en valeur va passer de 531,92 euros TTC à 547,85 euros, soit une hausse de 3%.

Comment ces hausses sont-elles justifiées ?

Les assureurs mettent d’abord en avant les mauvais résultats de la sécurité routière. Les accidents corporels sont en hausse de 7% sur les dix premiers mois de l’année (5 440 au 31 octobre contre 5 085 à la même période l’an dernier), les personnes blessées ont augmenté de 9,6% et les morts sur la route de 0,8% (22 personnes de plus à la fin octobre 2016). Autres facteurs jouant à la hausse selon les assureurs, la hausse du coût des réparations (2% en moyenne selon la Maif) et le fait que les tribunaux seraient de plus en plus généreux dans l’indemnisation des préjudices avec une multiplication des motifs y donnant droit. Enfin, les taux bas actuels pèsent sur le rendement des provisions mises de côté par les assureurs en vue d’indemniser les futures victimes. Une situation qui oblige à les augmenter et limite les marges que leur procuraient la vente de produits financiers. Il reste que l’assurance auto est un produit d’appel et qu’à trop tirer sur la corde, le client risque d’aller voir ailleurs dans un marché rendu plus concurrentiel par la loi sur la consommation (dite loi Hamon) entrée en vigueur en 2015. Elle donne aux clients la possibilité de résilier leur contrat d’assurance quand ils le souhaitent une fois passée la première année d’adhésion.

Pourquoi l’assurance habitation augmente-t-elle plus que le reste ?

C'est déjà le cas depuis plusieurs années mais cette année le coût des inondations de la fin mai et du début juin les renchérit plus encore, expliquent les assureurs. Selon un responsable de la MACSF cité par les Echos, le risque habitation est en outre largement sous-tarifé, de l'ordre de 20%. Pour l'association de consommateurs CLCV (consommation, logement, cadre de vie), cette hausse continue des cotisations est un rude coup porté au pouvoir d'achat, mais les moyens d'y résister existent. «Le marché de l'assurance a complètement changé grâce à la loi Hamon qui permet désormais de quitter son assureur en un mois, explique Olivier Guayraud, juriste à la CLCV qui se félicite de cette nouvelle fluidité du marché. Il ne faut pas hésiter à faire jouer la concurrence, poursuit-il, d'autant plus que lorsque l'on quitte son assureur, on emmène également avec soi d'autres contrats bien plus rentables comme les assurances invalidité-décès. Les assureurs ne gagnent certes pas beaucoup d'argent avec la voiture et l'habitation, dont il existe des raisons objectives à la hausse mais ils se rattrapent avec ces autres produits. Le véritable souci, conclut-il, c'est que les contrats sont complexes et difficiles à comprendre et que se limiter à comparer les prix est dangereux. Il y a toujours des assurances moins chères, sauf qu'en cas de sinistre, elles ne remboursent rien.»

Les attentats expliquent-ils aussi cette hausse des tarifs ?

Oui. Au 1er janvier, la contribution prélevée sur chaque contrat d'assurance dommages afin de financer le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) va passer de 4,30 euros à 5,90 euros, après avoir déjà été revalorisée en 2016. La Maif, qui a pris à son compte le coût de cette taxe ces trois dernières années, va cette fois la répercuter sur la facture de chacun de ses sociétaires, soit 11,80 euros par assuré.

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