Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Noam Ohana : « Les Français sont en droit d’attendre du pouvoir qu’il apprenne à combattre le terrorisme »

Le gouvernement, plutôt de se contenter de paroles apaisantes, devrait tenir compte de ses échecs répétés dans la gestion des massacres de l’année passée et pratiquer le « Retour sur expérience », dit Noam Ohana, diplômé de Sciences Po et de Stanford en relations internationales.

Publié le 01 décembre 2016 à 11h04, modifié le 02 décembre 2016 à 10h31 Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Notre classe politique a fait ses armes dans un pays en paix, et peine à comprendre que l’antiterrorisme n’est pas juste une affaire de mots justes, de surenchère de rhétorique guerrière ou même de courage. François Fillon, grand gagnant de la primaire des Républicains et candidat à la magistrature suprême, parle de « guerre mondiale » et a écrit un livre au titre incantatoire : Vaincre le totalitarisme islamique (Albin Michel, 162 p., 9 €). Quant au gouvernement, il n’a eu de cesse de communiquer sur l’effort national qui va mobiliser forces de sécurité et citoyens sur le temps long. Pour autant, aucun de nos dirigeants ne semble avoir pris la pleine mesure du changement de mentalité que la nouvelle réalité du terrorisme implique pour eux-mêmes.

Il y a la parole apaisante d’un exécutif qui a su rassurer et rassembler après Charlie Hebdo, l’Hyper-Casher et le 13 novembre, mais qui sonne bien creux depuis les 86 morts de Nice et le prêtre égorgé de Saint-Etienne-du-Rouvray. En face, l’opposition est apparue trop souvent partagée entre ignorance crasse et calcul électoral.

Regarder les échecs en face

La première étape, impérative, est d’accepter de regarder en face les nombreux échecs de ces dernières années, au lieu de se féliciter des succès. Les tergiversations du gouvernement sur ce point sont difficiles à comprendre. Ce n’est pas manquer de patriotisme, ou manquer de respect aux services de renseignements et aux forces d’intervention, que de dire que le massacre de 130 civils au cœur de Paris représente un échec pour l’antiterrorisme français. De la même manière, il ne fait aucun sens de tenter de défendre la qualité du dispositif en place le 14 juillet à Nice. Un dispositif qui a permis à un terroriste de tuer 86 personnes ne peut être qualifié que de désastreux.

Nos gouvernants doivent embrasser le concept du « RETEX » (retour sur expérience), en vigueur dans toutes les forces de sécurité qui se respectent. Il s’agit d’analyser sans complaisance nos faiblesses et insuffisances après chaque incident ou attentat, pour en tirer toutes les leçons et procéder aux ajustements nécessaires. C’est bien sûr l’exact opposé de l’instinct de nos responsables politiques, qui sont formés à nous parler du verre à moitié plein. L’antiterrorisme est un domaine dans lequel on s’améliore dans le sang et les larmes, à force d’échecs. Chez les professionnels de l’antiterrorisme, on traque chaque faille avec l’enthousiasme de ceux qui comprennent que c’est la seule manière de colmater les brèches, et d’empêcher le prochain attentat.

Il vous reste 64.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.