François Hollande, un champ de ruines en héritage
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Jusqu’au bout ce quinquennat aura donc été inédit. Inédit sous la Ve République qu’un Président en poste ne se présente pas pour un second mandat. Inédit que celui que la Constitution érige en rassembleur de la nation renonce « en toute lucidité » parce qu’incapable de maintenir la cohésion de son camp, de créer un « sursaut collectif » alors même que « ce qui est en cause, c’est l’avenir du pays ». Inédit qu’après un bras de fer flirtant avec la crise de régime, un Premier ministre ait finalement réussi à forcer cet empêchement présidentiel sans précédent. Et inédit, comment peut-il en être autrement, que ce chef du gouvernement rejoigne dans la course à l’Elysée une incroyable équipée d’anciens ministres, tous mus par leur exécration de ce chef de l’Etat déchu.
Cet épilogue marque la fin d’un mandat hors norme. Marqué par une décomposition politique accélérée, un décrochage économique accentué et l’horreur terroriste. Il y avait quelque chose de surréaliste à entendre ce Président quasi relégué vanter son bilan malgré le fiasco de sa politique, recycler des arguments aussi rabachés que sans portée contre l’opposition, attaquer une extrême droite qu’il a contribué, avec d’autres, à faire prospérer. En vérité, c’est un champ de ruines qu’il laisse en héritage.
François Hollande devait choisir, croyait-on, entre deux humiliations : l’échec à la primaire de la gauche ou l’élimination dès le premier tour de l’élection présidentielle. Il aura opté pour une troisième, jamais vue : celle d’acter son échec avant même de combattre. Avant, faut-il espérer, que le pays ne bascule dans l’inconnu. Inédit, jusqu’au bout inédit.
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