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Candidat à la présidentielle, Valls appelle la gauche à la «réconciliation»

+VIDEO. Il s’est posé en rassembleur de la gauche, qu’il avait jadis fracturée. Le Premier ministre va démissionner de ses fonctions ce mardi.

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Manuel Valls lors de sa déclaration de candidature à la présidentielle.

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 5 déc. 2016 à 20:07

« Le temps est venu d’aller plus loin dans mon engagement. (...) J’ai cette force en moi ». Cela ne faisait plus le moindre doute depuis le renoncement de François Hollande, jeudi dernier, mais c’est désormais officiel : Manuel Valls est « candidat à la présidence de la République ». Une candidature qu’il a placée sous le signe de la « réconciliation » de la gauche. Le Premier ministre, qui démissionnera ce mardi de son poste, l’a annoncé lundi en fin de journée. Il l’a fait sur un ton très présidentiel, s’exprimant devant des drapeaux français et européen et mettant en avant son « expérience forte ». Mais il l’a fait depuis la salle du conseil municipal d’Evry, entouré d'habitants, comme pour bien montrer qu’il a un ancrage électoral fort et n’est en rien coupé du terrain – à la différence, a-t-il en creux signifié, d’Emmanuel Macron. « J’ai tellement appris de mes concitoyens », a-t-il insisté.

Tout au long de sa déclaration, longue de vingt minutes, Manuel Valls a tenté de se poser en rassembleur de la gauche. « Je veux faire gagner tout ce qui nous rassemble », a-t-il lancé, martelant son slogan de campagne pour gommer le constat qu’il avait fait de « deux gauches irréconciliables ». « J’en ai assez de ces discours qui nous divisent », a-t-il osé. Faisant son mea culpa alors qu’il est accusé, au sein du PS et de la gauche, d’avoir beaucoup fracturé, il a reconnu avoir eu « des mots durs » et prévenu : « Chacun devra faire un effort, moi le premier ». Mais il s’est défendu d’avoir « jamais cédé à la tentation de l’individualisme » ou celle de « quitter le collectif ».

VIDEO - Manuel Valls : « Je suis candidat à la présidence de la République »

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Mais malgré cet appel au rassemblement, l'affrontement des candidats de la primaire s'annonce mouvementé. Peu de temps après l'annonce de Manuel Valls, son adversaire Arnaud Montebourg a réagi sur Twitter de manière pour le moins offensive.

Créer une dynamique

Pour pousser cette « exigence de rassemblement », le nouveau candidat à la primaire de la gauche a cherché à apparaître comme le seul rempart face à une extrême-droite qui « ruinerait les petites gens, nous ferait sortir de l’Europe et de l’histoire », et face aux « vieilles recettes des années 1980 » de la droite, dont l’accession au pouvoir mènerait à un « recul social généralisé ». Tout en s’appliquant à ne pas perdre ce qui fait sa spécificité, sur la sécurité et la laïcité, il a multiplié les mots qui parlent au peuple de gauche, appelé à être fier du bilan de François Hollande (qu’il a assuré de la « chaleur de ses « sentiments », au risque d’apparaître trop en faire). Il a parlé éducation, jeunesse, santé, a évoqué « un Etat qui protège les plus vulnérables », a promis « plus d’audace pour lutter contre les inégalités », comme la poursuite les baisses d’impôts « pour les classes moyennes et populaires ».

L’objectif de Manuel Valls est double en ce début de campagne. D’abord créer une dynamique pour éviter ce qu'un ministre appelle « la fuite des socialistes anti-loi travail vers Mélenchon et des anti-burkini vers Macron ». Ensuite pousser au vote utile lors de la primaire, ce qui n’est pas aisé quand les socialistes ont le sentiment, comme c'est aujourd’hui le cas , que la défaite est inéluctable. C’est la raison pour laquelle il a juré que la victoire de la gauche était possible en 2017. « Rien n’est écrit », a-t-il lancé, appelant la gauche à faire démentir , qui la donnent depuis longtemps privée de second tour. « Nos vies valent mieux que les pronostics », a-t-il affirmé, dans un clin d’oeil au slogan d’Olivier Besancenot à la présidentielle de 2007 (« Nos vies valent plus que leur profits »). Dans une anaphore, Manuel Valls a dit vouloir « incarner », « faire respecter » et « porter l’esprit Français ». Non sans rappeler François Hollande, qui promettait de défendre « une idée de la France ».

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