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Il y a 27 ans, Polytechnique

Des fleurs devant un monument

Une gerbe de roses blanches a été déposée devant la plaque commémorative de la tragédie de Polytechnique, à l'Université de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant

Radio-Canada

Depuis 1989, le début du mois de décembre est marqué par la commémoration de la tuerie de l'École polytechnique de Montréal, où 14 jeunes femmes ont perdu la vie, fauchée par les balles d'un tireur misogyne. Cette année, la mémoire des 14 jeunes femmes sera honorée sobrement sur le campus universitaire.

Une gerbe de 14 roses blanches a été déposée devant la plaque commémorative de la tragédie et les drapeaux de l’établissement ont été mis en berne de l’aube au crépuscule.

Le premier ministre Justin Trudeau a également déposé des fleurs sur la colline du Parlement, à Ottawa, en mémoire des victimes. « Il y a 27 ans, 14 jeunes femmes ont été assassinées à l'École polytechnique de Montréal seulement parce qu'elles étaient des femmes », a déclaré M. Trudeau par voie de communiqué. « En ce sombre anniversaire, prenons le temps de réfléchir à ce que les Canadiens - femmes, hommes et jeunes - peuvent faire pour mettre fin aux fléaux que sont la misogynie et la violence basée sur le sexe au pays et partout dans le monde. »

 

La commémoration de la tragédie de Polytechnique est devenue un moment privilégié pour dénoncer la violence fondée sur le genre au pays. « Les hommes et les garçons font partie de la solution qui permettra de changer les attitudes et les comportements légitimant cette violence, a poursuivi le premier ministre. Nous ne devons en aucun cas tolérer la violence faite aux femmes et c'est seulement avec l'appui de tous que nous pourrons bâtir un Canada plus sécuritaire pour tout le monde. »

« Le Canada pleure encore les victimes et partage la douleur de leur famille, leurs proches et leur communauté », a ajouté la ministre de la Condition féminine, Patty Hajdu. « Le douloureux souvenir du massacre de Montréal nous rappelle l'importance constante d'agir. Chaque personne a le pouvoir de s'opposer à la misogynie, de rejeter le langage sexiste, de dénoncer le sexisme de tous les jours et de faire preuve de respect dans ses interactions avec les autres. »

Polytechnique, je me souviens 

En début de soirée, des citoyens ont souligné la tragédie depuis le belvédère du Mont-Royal, à Montréal.

La Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants a profité de l’occasion pour dénoncer la violence qui règne sur les campus universitaires au pays. « Toute une génération plus tard, la violence et la discrimination à caractère sexuel persistent dans nos collectivités ainsi que sur les campus des collèges et des universités », a déploré la présidente de la fédération, Bilan Arte.

Le groupe, qui représente 650 000 étudiants, avance que 50 % des femmes seront victimes de violence à un moment de leur vie, la plupart avant l'âge de 25 ans. « Au cours d'une année, plus d'une Canadienne sur dix est victime de violence physique de la part de son partenaire, et 25 % des étudiantes de premier cycle subissent une forme d'agression sexuelle », ajoute Mme Arte.

« À de nombreuses reprises en 2016, les manchettes ont démontré qu'il faut se relever les manches et continuer la lutte contre ce fléau », a ajouté la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. « Les violences envers les femmes s'alimentent des inégalités entre les sexes qui perdurent dans de nombreux milieux et de l'inertie de la classe politique à cet égard. Il faut s'attaquer dès maintenant et de façon concrète aux stéréotypes qui permettent à ces violences de se développer. »

La vice-présidente de la CSN a également souhaité qu’une enquête publique indépendante sur la violence envers les femmes autochtones fasse la lumière sur les violences dont elles sont victimes. Mme De Sève croit qu’il faut intervenir en amont pour que la violence envers les femmes « ne soit jamais tolérée ».

Le Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes a également soulevé la question des femmes autochtones au cours d’une cérémonie tenue sur la rue Ontario Est. « Cette journée commémore aussi l'ensemble des femmes victimes de violences sexistes et en particulier les femmes autochtones qui ont dénoncé à maintes reprises les violences coloniales, racistes et sexistes qu'elles subissent au Québec », peut-on lire dans le communiqué de l’organisme.

Une gerbe de roses blanches

Une gerbe de roses blanches a été déposée devant la plaque commémorative de la tragédie de l'École Polytechnique de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Charles Contant/Radio-Canada

« Les femmes autochtones ont eu le courage de dénoncer les violences qu'elles subissent », a déclaré la conseillère du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, Françoise Ruperthouse, qui participait à la manifestation du Comité des 12 jours. « Il est plus que temps qu'elles aient accès à une véritable justice. Nos luttes pour une société sans violences sont loin d'être terminées. »

En 1991, le Parlement canadien a désigné la date du 6 décembre comme Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes. Cette journée souligne l'anniversaire des 14 meurtres perpétrés par le même tireur à l'École polytechnique en 1989.

Polytechnique, je me souviens 

Avec les informations de La Presse canadienne

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