La pollution de l'air provoque 48 000 décès en France chaque année

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La pollution de l'air provoque 48 000 décès en France chaque année

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La ville de Pantin connaît le taux de pollution de l'air le plus élevé de France
La ville de Pantin connaît le taux de pollution de l'air le plus élevé de France
© AFP - ANN-DEE LAMOUR / Citizenside

CARTE. Depuis une semaine, la France est touchée par des pics de pollution dans toutes les grandes agglomérations. A Paris, ce pic est même le plus important et le plus long depuis dix ans pour la période hivernale. Face à ce danger de santé public : certaines mesures de lutte font pourtant encore débat.

Depuis le début de la semaine des pics de pollution sont relevés au sein des principales grandes métropoles de l'hexagone. A Paris, ces pics sont même les plus importants de la saison hivernale depuis dix ans.

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Une pollution de l'air principalement due à des niveaux soutenus en particules (PM10) selon l'association Airparif chargée pour le compte de l'État et des pouvoirs publics, de la mise en œuvre des moyens de surveillance de la qualité de l'air ambiant. Une situation qui, selon leur communiqué, vient du fait que :

Le phénomène est peu lié à des transferts de pollution, mais plutôt à une accumulation de la pollution dans les zones urbaines du fait de ces conditions anticycloniques très stables, sur une partie de l’Europe, qui plaque la pollution au sol et limite sa dispersion comme autant de couvercles au-dessus des métropoles. Certaines d’entre elles commencent seulement à mettre en place des mesures de restriction.

Un phénomène de stagnation de la pollution au sol qui s'illustre à travers ce tweet de la maire de Paris, Anne Hidalgo :

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Ce phénomène de stagnation est particulièrement visible en hiver comme le rappelle Matthias Beekmann, directeur de recherche au Laboratoire Inter-universitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA), CNRS : "En ce moment, nous avons des nuits très froides et des vents assez faibles. Ces deux facteurs cumulés ralentissent d'une part la dispersion des particules et d'autre part bloquent ces dernières à un niveau proche du sol. Ce qui nous donne ces pics de pollution."

Pour faire face à cette pollution, la ville de Paris et pour la première fois la ville de Lyon appliquent le principe de la circulation alternée pour encourager l'utilisation des transports en commun.

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Les grandes villes plus exposées à la pollution

En raison de la densité de la population qui augmente les émissions de particules, les villes sont les plus touchées par ce phénomène. En particulier à cause du trafic routier et du chauffage au bois, selon Matthias Beekmann.

L'île de France, en raison de sa démographie est la plus touchée par les pics de pollutions sur le territoire. Néanmoins, on constate que deux autres zones sont concernées au premier chef, le Sud-Est et le Nord-Est du pays. Des secteurs soumis à ce phénomène qui relève, selon Matthias Beekmann, "du fait de l'activité humaine au sein de ces grandes agglomérations. Mais aussi à cause de la géographie de ces zones. Par exemple, pour la région Rhône-Alpes, la dispersion des émissions de particules est très difficile en raison du relief voisin. Un phénomène qui s'accentue en vallée."

Au niveau national, selon l'OMS, la ville de Pantin (93) est la plus touchée avec un taux de 36 microgrammes de particules fines/m3, davantage que Naples en Italie par exemple. L'Organisation fixant sa limite à 10 microgrammes. Cayenne, Fort-de-France, Coulommiers, Le Robert, La Mulatière et Villeurbanne suivent.

Source : OMS

Dans l'Hexagone, plus de 47 millions de personnes sont exposées à une pollution de l'air supérieure à la norme définie par l'Organisation mondiale de la santé. Une pollution qui cause la mort de 48 000 personnes chaque année.

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