Le Nouveau Nom d'Elena Ferrante, élu meilleur roman de l'année, par LIRE.

Le Nouveau Nom d'Elena Ferrante, élu meilleur roman de l'année, par Lire.

Gallimard

Bien sûr, il peut paraître un rien inconvenant de sacrer un chapitre d'une tétralogie, qui plus est, inachevée. Evidemment, on aurait pu patienter jusqu'à la parution des deux derniers tomes, prévus courant 2017. Mais la passion, en littérature comme ailleurs, se moque bien des convenances et sacrifie tout à son impatience.

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Aucune oeuvre ne nous aura plus séduits cette année que la saga napolitaine d'Elena Ferrante, parue en poche (L'Amie prodigieuse) et en grand format (Le Nouveau Nom). Aucune histoire ne nous aura plus captivés que celle de Lila et d'Elena, deux enfants de l'après-guerre, deux gamines des faubourgs populaires, deux âmes fiévreuses qui feront le dur apprentissage de la vie, selon des routes qui vont bientôt diverger.

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Elena, l'intellectuelle, trouvera dans les études une porte de sortie, sans jamais oublier ses sentiments cachés pour le beau Nino Sarratore. Quant à Lila, elle se lancera à corps perdu dans le commerce de chaussures familial, avant d'échouer à l'usine après son mariage raté avec le violent Stefano Carracci... Le Nouveau Nom saisit les deux femmes au zénith de leur jeunesse, à l'âge de tous les possibles - et des premières déceptions. Le troisième volet, Celle qui fuit et celle qui reste, les verra bientôt connaître d'autres passions.

Au-delà des barrières de l'intime

Des passions, Elena Ferrante en a provoqué cette année, elle qui a vu son anonymat mis à bas par rien moins que quatre grands médias. Dommage, car en choisissant l'effacement de soi, Elena Ferrante s'autorise à franchir les barrières de l'intime, à explorer sans fard la complexité des sentiments de ses héroïnes.

C'est dans cette vérité de l'existence que la saga s'épanouit, renouant avec le souffle romanesque des romans du XIXe siècle, sans esquiver les problématiques les plus modernes. A commencer par l'émancipation féminine, question centrale de l'oeuvre, qui voit Lila et Elena faire face à la violence domestique, aux normes sociales, à la domination des pères, des frères, des amants.

Elena Ferrante, l'écrivain, peut bien s'effacer, sa suite napolitaine restera comme un classique moderne, qu'on relira encore dans plusieurs années.

Elena Ferrante, Le Nouveau Nom traduit de l'italien par Elsa Damien (Gallimard)

Lire décembre 2016-janvier 2017

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