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Macron à son grand meeting : "Nous n'avons pas peur"

REPORTAGE - Candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron a effectué une première démonstration de force samedi à Paris devant quelque "15.000 personnes", selon les organisateurs, et levé le voile sur un pan économique et social de son programme.

Anne-Charlotte Dusseaulx , Mis à jour le
Emmanuel Macron samedi lors de son meeting parisien.
Emmanuel Macron samedi lors de son meeting parisien. © Reuters

 

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Emmanuel Macron s'est autoproclamé "candidat du travail". (Reuters)

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Une mêlée de rugby avec les bénévoles d’En Marche pour pénétrer dans le hall, des questions lancés aux militants pour débuter son discours : "Est-ce que nous sommes seuls? Est-ce que vous avez peur? Est-ce que vous êtes prêts à changer la France?" Comme un message aux autres formations politiques et à ceux qui l’appellent à participer à la primaire du PS. Samedi après-midi à Paris, porte de Versailles, Emmanuel Macron a tenu un grand meeting pour présenter sa "révolution démocratique". Et devant plus de 10.000 personnes, l’ancien ministre a avant tout, sourire aux lèvres, tenu à lever ce qui est, à ses yeux, un "malentendu récurrent" : "Je n’ai rien contre celle et ceux qui portent des tee-shirts."

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Samedi, Emmanuel Macron voulait montrer qu’il n’avait pas peur - un terme repris à plusieurs reprises. "Nous n’avons pas peur. Nous avons déjà pris le risque de faire, de tenter ce que tout le monde nous disait comme impossible", a-t-il déclaré à la tribune, avant de développer "le contrat [qui sera] passé avec la Nation pour gagner, pour présider, pour gouverner".

"Je suis le candidat du travail"

Là, pendant 1h45, le leader d’En Marche a déroulé ses propositions, faisant du travail le thème central de ce rendez-vous. "Je ne recommande pas de vouloir protéger les Français du travail, ce n’est pas une bonne idée. […] Parce que je veux être le candidat de la justice, je suis le candidat du travail", a lancé Emmanuel Macron, qui souhaite "libérer le travail" et "réconcilier le pays avec le goût du risque". "L’échec, ce n’est pas grave ; le cœur, c’est de tenter." Souvent accusé de parler sans faire de propositions, il a tenu à en lister plusieurs. Pour les entreprises d’abord : maintien des allègements de cotisations "déjà décidés" et "transformation du CICE en allègement de charges pérenne à hauteur de six points pour toutes les entreprises".

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Pour les salariés ensuite : celui qui à 38 ans vise l’Elysée veut que "toutes les cotisations maladie et chômage payées par les salariés soient supprimées" et promet "l'augmentation du salaire net pour chacun". Comment? En demandant un effort "de quelques dizaines d'euros par mois" à certains, à savoir aux "revenus du capital" - "1,7 point de CSG, ce n'est pas énorme" - et aux "retraités les plus aisés". Parmi les autres mesures évoquées : que chacun puisse "tous les cinq ans avoir accès au chômage s'il décide de démissionner". Par ailleurs, non sans rappeler la loi Travail, qu'il n'a pas nommément citée, il a affirmé vouloir "privilégier le contrat [de travail] à la loi". Selon lui, la loi doit seulement édictée "les règles minimales pour tous". Ensuite, les "bons accords" devront être pris par "un accord majoritaire" dans chaque branche et entreprise.

"Soyons clairs. Nous irons à la primaire du 23 avril 2017"

Il y en a un autre qu'Emmanuel Macron n'a pas cité directement, mais a clairement visé. C'est François Fillon. "Je trouve dangereux que certains se mettent dans l'idée de dérembourser massivement des soins. C'est inefficace et injuste", a-t-il lancé à la tribune, sous le regard des élus qui le soutiennent, parfois venus de droite comme Renaud Dutreil, mais aussi de nouveaux venus, tel le hollandais Dominique Villemot.

Alors que quelques personnes se levaient pour quitter la salle, au cours de ce - long - discours, le candidat a développé d'autres thèmes, sur lesquels il reviendra dans les semaines à venir. Décentralisation, sécurité, éducation et Europe. "Ce n'est que le début de notre programme, il va continuer", a-t-il expliqué, alors que des "Macron président" se faisaient entendre dans le hall de la porte de Versailles. Son "plan de transformation" sera publié fin janvier, début février, après la primaire du PS. Un scrutin auquel il n'a pas l'intention de participer. S'il n'en a pas parlé, ces proches s'en sont chargés pour lui. "Soyons clairs. Nous irons à la primaire du 23 avril 2017", a lancé Renaud Dutreil en préambule. "Il y a un électorat en recherche de quelque chose d'autres. Quatre millions ont voté à celle de la droite. Cela signifie qu'une grande majorité n'est pas intéressés par les primaires", complète le député PS Arnaud Leroy. Pour la suite, "il faut tenir la distance pour éviter l'essoufflement d'ici mai prochain".

"Ce programme, je ne veux pas le porter seul", termine, en criant, Emmanuel Macron. "Je le porterferai dans la durée, jusqu'au bout, mais votre responsabilité c'est d'aller partout en France, pour l'emporter et gagner!", conclut le candidat d'En Marche. "Bon maintenant on va prier", entend-on à la sortie du meeting. A quelques mètres, un homme emmitouflé arrête les passants pour leur parler d'un jeu interactif - via une application mobile - intitulé : "En marche vers l'Elysée. Jouez et incarnez Emmanuel Macron".

Source: leJDD.fr

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