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Près de 80 pays accordent déjà le statut d'économie de marché à la Chine

Une femme travaille dans l'usine d'industrie lourde de Tianye Tolian, à Qinhuangdao dans la province de Hebei. THOMAS PETER/REUTERS

La période de transition, quinze ans après l'accession de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce, permettant une politique antidumping plus stricte, arrive à son terme dimanche.

Faut-il accorder le statut d'économie de marché à la Chine ? Cette question est déterminante car elle conditionne la politique antidumping des États, c'est-à-dire la façon dont ils se défendent contre les exportations à bas prix de produits chinois. La période transitoire de quinze ans après l'accession de l'Empire du milieu à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) arrive à son terme ce dimanche 11 décembre. Concrètement, cela signifie que l'article du protocole d'accession signé entre tous les pays membres de l'organisation, permettant aux États d'appliquer des mesures antidumping plus contraignantes, expire ce même jour.

Sauf que ce caractère automatique est sujet à interprétation. La question est de savoir si un pays importateur peut automatiquement éliminer les prix déclarés par les producteurs chinois dans le cadre d'une enquête antidumping et utiliser ceux des producteurs d'un pays tiers. Ce qui rend le dumping plus facile à démontrer.

Diplomatie économique

L'OMC se garde bien d'intervenir, laissant «le lire arbitre à chaque État», précise-t-on, à Genève. Interrogé en juin sur le sujet dans les colonnes du Figaro , le directeur général de l'OMC Roberto Azevêdo, reconnaissait lui-même la difficulté de trancher. «. Si vous interrogez dix juristes différents, ils vous donneront dix réponses différentes», expliquait-il.

Dans les faits, près de 80 pays accordent déjà le statut d'économie de marché à la Chine, dont l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Brésil et la Russie. Des pays soucieux de ne pas froisser la Chine, à qui ils exportent beaucoup de matières premières.
La décision d'accorder ou non le statut dépend du degré de sensibilité. Elle est devenue de plus en plus cruciale pour les pays européens, qui veulent préserver leurs industries. C'est en particulier le cas sur la production d'acier, qui se retrouve en concurrence frontale avec la Chine. Les États-Unis sont sur la même ligne que l'UE.

La parade de Bruxelles

De ce point de vue, l'Australie et le Brésil sont moins exposés. Pour la zone Océanie, très interdépendante commercialement avec le voisin chinois, il y a surtout un enjeu de diplomatie économique. Autre raison évoquée par un diplomate européen, «peu de pays au final ont la capacité de mener une politique antidumping, de pouvoir conduire les enquêtes en Chine et dans les pays analogues».

En même temps, l'UE ne veut pas prendre le risque d'une guerre commerciale avec Pékin. Sans reconnaître explicitement le statut d'économie de marché, Bruxelles travaille depuis plusieurs mois à une nouvelle politique de défense qui soit acceptable par la Chine. «L'UE réforme son arsenal de mesures antidumping, afin de le rendre indiffèrent au pays d'origine, économie de marché ou pas. Il s'appliquera de la même façon à tous, à la Chine, à la Russie ou même la Norvège. Il n'y plus de traitement particulier pour Pékin», explique dans une interview au Figaro (édition de ce samedi), Cecilia Malmström, commissaire européen au commerce international.

Et de conclure confiante: «Je pense qu'il n'y aura pas matière à procès (de la part de la Chine, NDLR) sur une affaire concrète de dumping après le 11 décembre, dès lors que nous utilisons notre nouvelle «méthodologie».

Près de 80 pays accordent déjà le statut d'économie de marché à la Chine

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7 commentaires
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    le

    Bref, une bouillie de propos qui ne débouche que sur, la Chine va tuer le reste des entreprises Européennes et vendre des produits de plus en plus pourris aux pauvres. Comme en Afrique.

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