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Ce Mannequin Challenge dénonce la condition des enfants soldats

L'ONG somalienne "Elman Peace and Human Rights Centre" a récemment posté un Mannequin Challenge sur les réseaux sociaux pour dénoncer la condition des enfants soldats. Elle compte ainsi sensibiliser les internautes à la situation que vivent près de 250.000 mineurs autour du monde.

C'est une vidéo qui emprunte tous les codes du défi le plus viral du web de cette année 2016. La même musique que pour tous les autres Mannequin Challenge tandis qu'une caméra se balade au milieu de personnes figées dans le temps. Mais ce n'est pas un Mannequin Challenge comme les autres.

Des sanglots, des bruits lourds de pas de bottes militaires et des rafales de tirs viennent briser la tranquillité ambiante. Au milieu de décombres et d'une terre aride, un enfant est ainsi arraché à sa mère avant de rejoindre le contingent d'autres garçons. Ils s'entraînent alors sous la contrainte.

Dénoncer la situation

Ce Mannequin Challenge a été posté par Elman Peace and Human Rights Centre. Ilwad Elman, la directrice de l'organisation a déclaré à Buzzfeed qu'elle avait décidé de reprendre ce défi afin de sensibiliser les internautes à ce que vivent encore environ 250.000 mineurs dans le monde.

"Nous voulions que les gens voient la souffrance humaine en Somalie. C'est ce qui peut permettre aux gens de sortir de leur bulle", a-t-elle précisé.

Enrôlés dans des forces armées (gouvernementales ou rebelles), les enfants soldas sont privés de leur enfance. A l'heure où d'autres apprennent à lire, eux sont condamnés à maîtriser les armes ou à l'esclavage pour des combattants plus âgés. Une triste réalité brillamment dépeinte dans "Beasts of No Nation", le film choc de Cary Joji Fukunaga.

Alerter "ceux qui regardent et ne font rien"

Visionnée près de 170.000 fois, la vidéo met également en lumière le travail de l'organisation pour la réhabilitation des enfants soldats, avec le hashtag ChildrenNotSoldiers (Enfants et non soldats). 

Effectivement, dans la vidéo, un changement s'opère. Une jeune femme postée devant un tableau d'école donne dès lors des consignes à des adolescents. Assis sagement sur des chaises, cahiers et stylos à la main, ils écoutent attentivement. Les dernières images sont celles de jeunes hommes pratiquant le yoga sur des tapis, l'air apaisé. 

"Le monde est un endroit dangereux, pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et ne font rien", reprend l'organisation sur son post Facebook en citant Albert Einstein. 

Une diffusion qui fait étrangement écho à l'actualité alors que Dominic Ongwen, un Ougandais de 40 ans, comparaît dès ce mardi devant la justice internationale. Il est le premier ancien enfant soldat à devoir répondre de ses crimes de guerre devant le tribunal de la Haye. 

Marie-Caroline Meijer