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Pourquoi les femmes s’apprêtent-elles à envoyer des tampons usagés au gouverneur du Texas ?

par Dounia Malki ,
Pourquoi les femmes s’apprêtent-elles à envoyer des tampons usagés au gouverneur du Texas ?© iStock
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Aux Etats-Unis, alors que certains Etats commencent peu à peu à reconnaître le droit des femmes à l’avortement, d’autres, au contraire, font marche arrière. Le Texas en fait partie et s’apprête à faire entrer en vigueur une loi qui stigmatiserait davantage les femmes voulant avorter tout en leur mettant des bâtons dans les roues. Loin de se laisser faire, les texanes ont un projet bien original pour faire entendre leurs voix et leurs droits.

Le 19 décembre prochain, une nouvelle loi anti-avortement entrera en vigueur dans l’Etat du Texas. Les hôpitaux, les cliniques et autres centres médicalisés n’auront plus le droit de se débarrasser des restes foetaux. Ils devront financer la crémation ou l’enterrement de ces derniers, ce qui augmenterait considérablement le coût d'un avortement ou d'un curetage suite à une fausse-couche. Un coup dur pour toutes celles qui désirent avorter ou sont victimes d'une fausse-couche.

Depuis l’annonce du projet de loi, la communauté médicale et les associations de défense des droits des femmes ont fait connaître leur opposition. Mais rien n’y a fait, le Texas va quand même adopter cette loi dans une semaine.

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Alors pour se faire entendre, des femmes ont trouvé une idée originale qui risque fort de faire sensation : envoyer par courrier à Greg Abbott, le gouverneur du Texas, des tampons usagés.

“Hey les texanes,
Je suis sûre que vous en avez entendu parler : à partir du 19 décembre, tous les foetus issus d’un avortement ou d’une fausse-couche devront être incinérés ou enterrés au Texas. Alors, si vous n’êtes pas sûres du statut “fécondé” de vos tampons usagés, de vos serviettes hygiéniques usagées ou de vos sous-vêtements souillés, placez-les dans une enveloppe à bulle et envoyez-les au gouverneur Greg Abbott pour qu’il les fasse tester. C’est votre devoir civique”

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Ecrit par un inconnu, ce texte a été repris par une certaine Ele Chupik qui en a partagé la capture écran sur son compte Facebook.

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“J’ai vu ce post sur Facebook. Je n’en suis pas l’auteure. Pour tout ceux qui ne sont pas encore au courant, de nombreuses cliniques ont déjà mis en place la nouvelle loi. Avorter coûte déjà très cher et les aides sont limitées.

Cette nouvelle loi ne vise pas un problème de santé publique. Elle a été pensée et mise en place pour harceler financièrement les cliniques et les femmes afin de limiter l’accès à l’avortement”, a écrit Ele Chupik pour accompagner la capture écran.

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En très peu de temps, son post est devenu viral. Partagé plus de 16 000 fois, il a reçu des milliers de commentaires, tous soutenant l’initiative prônée dans la capture écran. Mieux, des hommes ont également pris part aux échanges, regrettant de ne pouvoir envoyer de tampons usagés au gouverneur du Texas.

S’il est certain que le gouverneur Greg Abbott va désormais faire très attention en ouvrant son courrier, on espère avant tout qu’il réfléchisse aux conséquences d’une telle loi sur les libertés des femmes.

En avril dernier, les femmes s’étaient mobilisées dans l’Etat de l’Indiana afin de protester contre une loi anti-avortement proposée par Mike Pence. Le mouvement “Periods for Pence” consistait à envoyer des protections hygiéniques utilisées au gouverneur de l’Etat. Le mouvement était tel que la loi restrictive avait été abandonnée. Espérons que le résultat soit le même au Texas.

Dounia Malki
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