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La Chine taxe les signes automobiles de richesse

Pour freiner les goûts de luxe des Chinois, les modèles de plus de 177 000 euros sont désormais frappés d’une pénalité de 10 %.

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Publié le 12 décembre 2016 à 10h03, modifié le 12 décembre 2016 à 10h03

Temps de Lecture 2 min.

Pour Lamborghini, Ferrari, Bentley ou Rolls-Royce, la Chine était jusqu’à présent l’eldorado des « supercars ».

Un peu de retenue, s’il vous plaît. Le message adressé aux amateurs de voitures d’exception par le gouvernement chinois est clair. Depuis le 1er décembre, les modèles dont le prix de vente excède le seuil de 1,3 million de yuans, soit 177 000 euros, sont frappés d’une taxe supplémentaire de 10 %. La décision vise à encourager « une consommation rationnelle » et, accessoirement, pénaliser les modèles trop consommateurs en carburant, a fait savoir le ministère des finances. Pour des marques comme Ferrari, Aston Martin, Lamborghini, Bentley ou Rolls-Royce qui voyaient la Chine – premier marché automobile mondial – comme l’eldorado des « supercars », il s’agit d’une mauvaise affaire.

La décision, cependant, ne constitue pas tout à fait une surprise. Ce rappel au tact et à la modération s’inscrit dans la campagne engagée par le président Xi Jinping contre la corruption des cadres dirigeants du Parti communiste et la dénonciation de l’affichage de signes extérieurs de richesse trop ostensibles dans un pays où les inégalités sociales se sont considérablement creusées.

Tout récemment, l’agence de presse Xinhua s’est fait l’écho des nouvelles consignes adressées aux officiels, enjoints de « ne pas se déplacer en grande pompe, de réduire la gêne occasionnée au public et d’éviter les voitures trop luxueuses ». Les riches chinois, qu’ils occupent des fonctions publiques ou aient fait fortune dans le privé, sont en effet très portés sur les véhicules de grand luxe, souvent importés d’Europe.

Un quota de véhicules propres

Cette tentative n’est pas la première visant à décourager l’achat d’automobiles de très haut de gamme. Les modèles concernés par la nouvelle taxe de 10 % étaient déjà affectés d’un prélèvement de 35 % à l’importation venant s’ajouter à la TVA et une autre pénalité calculée sur les émissions de CO2.

N’ayant pas de constructeur national à protéger et décidé à inciter ses élites à modérer ses goûts de luxe, le gouvernement chinois a déjà fait du pays l’un de ceux où l’achat d’une Ferrari ou d’une Bentley apparaît comme le plus onéreux. Ce qui n’empêche pas l’ex-empire du Milieu d’absorber une part non négligeable de la production de ces constructeurs.

Chez Ferrari où les ventes ont progressé de 26 % au cours du deuxième trimestre.

Entre 2013 et 2015, les immatriculations de Rolls-Royce sont passées de 946 à 517 mais, depuis quelque temps, les affaires avaient eu tendance à reprendre. Notamment chez Ferrari où les ventes ont progressé de 26 % au cours du deuxième trimestre.

Par ailleurs, les constructeurs automobiles – et pas seulement les plus huppés – ont accueilli fraîchement un projet de loi du ministère chinois de l’industrie qui leur imposerait un quota élevé de véhicules propres dans les prochaines années. Les pouvoirs publics, confrontés à la montée des niveaux de pollution dans les grandes agglomérations, prévoient de rendre obligatoire un pourcentage de 8 % de voitures électriques ou hybrides rechargeables en 2018.

Cette proportion serait progressivement portée à 12 % en 2020 afin d’atteindre un total de 3 millions de véhicules propres vendus en 2025, trois fois plus qu’aujourd’hui. Une perspective qui inquiète tout particulièrement les marques américaines, moins avancées en termes de réduction de la consommation que les firmes japonaises ou européennes.

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