Le 11 décembre 2001, la Chine entrait dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Aujourd’hui, le quinzième anniversaire se fête sans tambours ni trompettes, tant l’Occident peut avoir eu l’impression d’avoir fait un mauvais deal, dont il paye aujourd’hui les conséquences avec une vague de populisme. Sans cet accord, la Chine, avec sa main-d’œuvre bon marché inépuisable et la volonté de conquête méthodique de ses dirigeants, serait de toute façon montée en puissance mais pas aussi facilement.
Les consommateurs occidentaux y ont gagné des prix discount, les travailleurs chinois y ont gagné une élévation de leur niveau de vie, mais les industriels américains et européens y ont perdu, et surtout les travailleurs occidentaux, licenciés en masse. Et, en face, la Chine n’a pas respecté ses engagements d’ouvrir vraiment son marché de 1,3 milliard d’habitants, qui attisait toutes les convoitises. Pékin n’a pas libéralisé, a maintenu des barrières, des restrictions: alors que des groupes chinois rachètent en France des aéroports, des fabricants de textile ou de téléphones et même des grands crus, impossible pour une multinationale française d’acquérir en pleine propriété une entreprise chinoise.
L’élection du protectionniste Donald Trump, cependant, qui veut remettre des droits de douane de 35% sur les importations chinoises pourrait freiner l’expansionnisme de Pékin, alors que la Chine réclame, au bout de 15 ans soit depuis le 11 décembre, de passer comme prévu initialement à l’étape suivante auprès de l’OMC: sa reconnaissance en tant qu’économie de marché, imposant la fin des dernières taxes et droits anti-dumping. Mais ni les Etats-Unis, ni l'Union européenne et ni le Japon ne sont prêts à le lui reconnaître et ouvrir encore davantage leurs marchés, alors qu’ils estiment que la concurrence chinoise reste déloyale.