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Syrie

Alep: des atrocités ont-elles été commises sur des civils?

Alors que la deuxième ville de Syrie est sur le point de tomber totalement aux mains du régime, les Nations unies s'alarment d'informations y faisant état d'atrocités récentes contre des civils dans les quartiers Est.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est alarmé lundi d'informations selon lesquelles des atrocités ont été commises ces dernières heures dans la ville d'Alep "contre un grand nombre" de civils, dont des femmes et des enfants, selon son porte-parole.

Des civils exécutés? 

Plusieurs témoignages postés sur Twitter font état d'exactions et d'exécutions, mais ces informations restent difficiles à vérifier pour le moment. 

"Tout en soulignant que les Nations unies ne peuvent vérifier de manière indépendante ces informations, le secrétaire général souhaite transmettre ses grandes inquiétudes aux parties concernées", a déclaré Stephane Dujarric. Ban Ki-moon a demandé à son envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, de se pencher sur ces informations.

"Les Nations unies soulignent l'obligation pour toutes les parties sur le terrain de protéger les civils en se conformant aux règles humanitaires internationales", a ajouté Stephane Dujarric. "C'est en particulier la responsabilité du gouvernement syrien et de ses alliés", notamment la Russie et l'Iran, a-t-il aussi noté.

Au micro de BFMTV, Michel Morzière, président d'honneur de l'association Revivre, qui vient en aide aux réfugiés syrien, a indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles plusieurs massacres ont été commis par des milices proches du régime de Bachar al-Assad. "Dans l'hôpital al-Hayat, tout le monde a été tué, ils ont tué les soignants, ils ont tué les malades. On a également eu des informations selon lesquelles ils rentrent dans les maisons et les brûlent alors que des gens se trouvent dedans. Des scènes de massacre", a-t-il ainsi expliqué. 

Alep sur le point de tomber

La deuxième ville de Syrie était lundi sur le point de tomber aux mains du régime et de ses alliés après quatre semaines d'une offensive dévastatrice contre les rebelles. En perdant ses dernières positions à Alep, la rébellion va essuyer son pire revers depuis le début de la guerre en mars 2011. La reconquête totale de la ville offrira en effet au régime et à ses alliés le contrôle des cinq principales cités de Syrie avec Homs, Hama, Damas et Lattaquié.

De leur ancien bastion d'Alep-Est qu'ils contrôlaient depuis 2012, les insurgés ne tiennent plus que deux principaux quartiers, Soukkari et Al-Machad, en plus d'une poignée de petits secteurs, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"La bataille d'Alep touche à sa fin", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, en parlant du principal front de ce conflit syrien qui a fait plus de 300.000 morts et déplacé au moins la moitié de la population.

Scènes de liesse à la télévision d'Etat

Selon un responsable militaire à Alep, l'offensive aérienne et terrestre lancée le 15 novembre par les forces loyales au régime de Bachar al-Assad "entre dans sa phase finale. Nous vivons les derniers moments avant la victoire".

En soirée, du côté ouest d'Alep aux mains du régime, d'intenses tirs de célébration ont été entendus par des journalistes de l'AFP.

La télévision d'Etat montrait elle des scènes de liesse dans le même secteur. Sur les images on voit des gens crier "Allah, Syrie et Bachar" et brandir des portraits de Bachar al-Assad et des drapeaux syriens. Dans le sud de la métropole ravagée, les frappes aériennes et les tirs d'artillerie se poursuivaient sur le dernier réduit rebelle, alors que les civils continuaient de fuir.

A.S. avec AFP