Entre invitations à une sainte chasteté et appels à la reconnaissance de la valeur d'unions stables, de nombreuses voix discordantes tentent de se faire entendre à Rome sur la place des homosexuels dans l'Eglise

Le procès de deux jeunes Tunisiens inculpés pour homosexualité à Sousse, en Tunisie, a été fixé au 6 janvier 2017. (Photo d'illustration)

afp.com/Raul Arboleda

En Tunisie, l'homosexualité est toujours un crime. Deux jeunes Tunisiens ont été arrêtés puis inculpés à Sousse et leur procès a été fixé au 6 janvier, a confirmé ce mardi le tribunal de première instance de cette ville du centre-est du pays. Selon la même source, ils comparaîtront en état de liberté.

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Achref, un étudiant de 20 ans, a affirmé avoir été arrêté le 7 décembre en compagnie de Sabri, 22 ans, alors que les deux jeunes se trouvaient dans une rue du centre-ville de Sousse.

"Vous apportez de la malédiction"

"'Tu étais en train de faire quelque chose avec ton copain n'est-ce pas? Vous apportez la malédiction sur le pays', m'a dit un des policiers", a-t-il raconté.

Il a ajouté avoir été conduit au poste de police, puis "giflé, insulté et forcé à signer le PV" (procès-verbal).

Après avoir été présenté à un juge d'instruction, le jeune homme a aussi rapporté avoir subi un examen anal, dénoncé comme une pratique "dégradante" et "inhumaine" par de nombreuses ONG réclamant son abrogation.

L'homosexualité punie de 3 ans de prison

L'an dernier, plusieurs jeunes ont été arrêtés et condamnés pour homosexualité en Tunisie. Un tribunal de Kairouan (centre) avait même un temps assorti son jugement à l'encontre de six étudiants d'une peine de cinq ans de bannissement de la ville, finalement annulée en appel.

Depuis la révolution 2011, les militants LGBT sont sortis de l'ombre en Tunisie mais leur condition reste très précaire, du fait d'un rejet social encore violent et d'une législation hostile. L'article 230 du Code pénal punit de trois ans de prison la "sodomie" et le "lesbianisme".

Lors d'un entretien en octobre 2015 avec une chaîne égyptienne, le président tunisien Béji Caïd Essebsi avait rejeté une dépénalisation de l'homosexualité.

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