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La France compte désormais plus de 10 millions de malades chroniques

En 2015, 1,4 million de nouveaux cas d’affection de longue durée ont été enregistrés.Le vieillissement de la population accroît mécaniquement la proportion de malades chroniques.

Par Solveig Godeluck

Publié le 13 déc. 2016 à 17:01

Diabète, insuffisance cardiaque, Alzheimer... : inexorablement, les affections de longue durée (ALD) gagnent du terrain en France. Le nombre de personnes prises en charge pour une ALD  a dépassé la barre des 10 millions en 2015, pour culminer à 10,099 millions, au seul régime général de la Sécurité sociale. C’est beaucoup : 16,6 % de la population française est désormais touchée par l’une de ces pathologies chroniques et près de trois personnes en ALD sur dix vivent sous ce régime depuis dix ans ou plus.

En 2015, selon des données publiées récemment par l’Assurance-maladie, 1,4 million de nouveaux cas ont rejoint le dispositif qui donne droit à une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale, au tiers-payant chez les médecins libéraux, et à l’exonération du ticket modérateur à l’hôpital. Une partie des 10 millions de bénéficiaires ont guéri ou sont décédés dans l’année, d’autres souffrent d’affections multiples (1,3 ALD en moyenne par bénéficiaire), mais la population en ALD s’accroît quoiqu’il arrive d’environ 200.000 individus nets par an, et même de 235.000 en 2015.

L’âge moyen des patients en ALD a crû à 63 ans

Dans une étude publiée en juin, l’Assurance-maladie tentait d’expliquer cette progression des effectifs de 4,9 % par an entre 2005 et 2012, puis 2,7 % par an en moyenne entre 2012 et 2014. La croissance de la population et son vieillissement sont le principal facteur de hausse. En effet, l’âge moyen des patients a crû d’un an depuis 2005, à 63 ans en 2015. Les trois-quarts des nonagénaires sont en ALD. Pour les septuagénaires entre 75 et 79 ans, la prévalence est de 60 % chez les hommes, et de 46 % chez les femmes.

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L’étude pointait aussi « la progression de l’incidence et de l’allongement de l’espérance de vie propres à certaines pathologies ». Autrement dit, on a plus de risques qu’autrefois d’attraper certains cancers, mais aussi plus de chances de vivre longtemps avec cette maladie. Il est possible aussi que les maladies soient mieux dépistées. Enfin, l'arrivée de nouveaux traitements plus onéreux et la médicalisation croissante peuvent accroître le taux de recours afin de bénéficier de la prise en charge à 100 %. Quant à la décélération observée à partir de 2011, elle s’explique en grande partie par la limitation à deux ou cinq ans de la durée d’admission en ALD, qu’il faut renouveler si on reste malade.

Maladies cardio-neurovasculaires et diabète en tête de liste

En 2014, les maladies cardio-neurovasculaires (maladie coronaire, insuffisance cardiaque, troubles du rythme, cardiopathies, arthériopathies, AVC, hypertension artérielle sévères) touchaient 3,3 millions de personnes, pesant 35 % des exonérations pour une ALD répertoriée. Venait ensuite le diabète, (2,4 millions, 25 %), puis les tumeurs malignes, (2 millions, 21 %) et les affections psychiatriques de longue durée (1,2 million, 13 %).

Cela pèse lourd sur les finances sociales. Le coût des maladies cardio-neurovasculaires s’est élevé à 16 milliards d’euros en 2014, idem pour les soins psychiatriques, quand les cancers ont occasionné une dépense de 13,5 milliards et le diabète de 8 milliards. La dynamique des dépenses ALD reste le principal facteur de hausse des dépenses d’assurance-maladie.

Solveig Godeluck

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