Pop Up, c'est la nouvelle émission culturelle de C8, animée par Audrey Pulvar depuis la rentrée. Alors que la chaîne visait entre 150 et 200 000 téléspectateurs, l'émission peine encore à convaincre, réunissant pour son dernier numéro 88 000 personnes. La journaliste évoque, entre autres, les audiences du programme ainsi que son ouvrage intitulé La Femme.
Vous en êtes au 8e épisode de Pop Up. Vous êtes toujours aussi heureuse d'animer une émission culturelle?
Oui, même si évidemment, je serais plus heureuse si l'audience était au rendez-vous chaque samedi. Elle est un peu capricieuse.
A quoi est-ce dû selon vous?
A plusieurs facteurs. La programmation est quand même audacieuse. Diffuser une émission estampillée "culture" le samedi à 11h du matin, c'est un sacré pari. Pop Up est exposée à différentes variantes: les courses de Noël, les événements sportifs, la météo...Et puis, samedi dernier, la chaîne a testé le mélange de sujets inédits et rediffusés. Ça n'a pas marché et on en tire les leçons. Dès le 14 janvier, on revient avec uniquement de l'inédit. La chaîne et nous avons signé un nouvel engagement valable jusqu'au mois de mars. Pop Up est regardée par les adolescents et les 25/ 45 ans, ce qui est très bien en terme de cible.
Quelle est la particularité de Pop Up par rapport à d'autres émissions culturelles?
On a un ton très singulier. L'émission s'adresse à tout le monde et nous ne sommes pas élitistes. La culture est partout, pour tous. Pop Up, on l'espère maligne et drôle à la fois. On parle de sujet d'actu, mais on essaie de le faire différemment, d'éviter ce qu'on appelle les press junket. Sur le plan qualitatif, on a reçu un très bon accueil de la presse spécialisée. Parler de Barbie et de Kandinsky dans la même émission, je trouve ça assez rafraîchissant.
Vous-même êtes d'ailleurs plus pétillante dans Pop Up. Vous avez décidé de changer de style?
Je suis vraiment moi-même dans cette émission. Et il est vrai que je suis différente quand j'interviewe un ministre ou un grand patron ou quand je présente le journal. C'est le format qui change. Mais dans Le Grand 8, on s'amusait déjà beaucoup.
Vous sortez aussi un livre d'art, intitulé La Femme, aux éditions Flammarion. Vous nous en dites plus?
Ce livre s'inscrit dans une collection intitulée "Le Monde en tableaux". J'ai choisi le sujet de la femme représentée dans l'art pictural. Philippe Grimbert, lui, a choisi Le Sexe. Je suis passionnée d'art depuis toujours. Il faut croire que traîner ses enfants au musée, ça marche quelques fois! (rires)
Vous avez choisi un thème féministe... Vous l'êtes aussi depuis toujours?
Oui! Je suis tombée dedans quand j'étais petite.
Quel constat faites-vous des femmes à la télévision aujourd'hui?
Il y a encore beaucoup de boulot! Aussi bien sur la façon dont les femmes sont représentées, que sur la façon dont on parle d'elles...
Vous pensez à Cyril Hanouna, que vous avez interpellé sur Twitter, après l'énième scandale ayant touché TPMP?
Je ne fais pas de commentaire sur cette affaire. Je n'ai rien à ajouter à mes tweets. Pour en revenir au féminisme, je considère que c'est un combat permanent important. Tous les jours on se rend compte qu'il faut continuer à le mener. A ceux qui disent que "non, tout va bien", je réponds: "Ouvrez les yeux, regardez la télévision, regardez autour de vous." Vous verrez qu'il y a encore beaucoup à faire pour que les femmes soient traitées au moins de la même façon que les hommes. Certes, il y a eu des progrès depuis que j'ai commencé à faire ce métier, mais quand j'ai commencé, on disait déjà que de gros progrès avaient été faits, alors... (rires)
Sur Twitter, vous êtes, d'ailleurs, très active. C'est rare pour une journaliste de prendre autant la parole!
Twitter a beaucoup de travers, il faut pouvoir le prendre avec un certain recul. Je m'en sers comme d'une messagerie. Quand je suis coincée dans les embouteillages, dans un train, ou dans un taxi, je prends le temps de répondre à certaines personnes. Et parfois je réponds même aux emmerdeurs. Mais je n'ai pas de page Facebook, je n'ai pas de compte Instagram et j'ai un profil Snapchat dont je ne me sers pas par manque de temps. En parce que je n'ai aucune envie de mettre des photos de moi en vacances.