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La France ne veut pas rater le train de la 5G

Attendue pour 2020, la 5G occupe déjà les esprits dans le secteur du numérique.

Par Fabienne Schmitt, Romain Gueugneau

Publié le 15 déc. 2016 à 18:40

Même si cela ne sera pas une réalité commerciale avant 2020, les industriels français se préparent déjà à la 5G, la future génération de technologies pour le mobile. « La 5G n’est pas un sujet du futur. Elle se dessine aujourd’hui en termes de fréquences », a déclaré Gilles Bregant, directeur général de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), qui organisait jeudi un colloque sur le sujet. Celui-ci a ouvert le jour même une consultation publique sur l’usage des fréquences. Les résultats, attendus au premier trimestre, serviront à bien préparer la transition vers la 5G et les fréquences utilisées. Les bandes 700 MHz, 3,4 à 3,8 GHz et 24 à 27 GHz ont déjà été identifiées comme exploitables en Europe.

La 5G, c’est la promesse d’une plus grande vitesse de connexion, des débits accrus, et une plus faible latence, pour un ratio de 1 à 1.000 environ par rapport à la 4G. Elle devrait aussi porter le développement de l’Internet des objets. Voitures autonomes, réalité virtuelle, e-santé, villes intelligentes, assurance... toutes ces industries devraient en profiter. « La Commission européenne évalue à environ 100 milliards d’euros par an l’apport de la 5G dans l’économie, a indiqué Stéphane Piot, directeur du bureau français d’Analysys Mason. Je suis assez sceptique sur ces chiffres, mais même si on les divise par dix, le montant reste colossal. »

Un avantage « disruptif »

Le secteur du numérique français est bien décidé à se mobiliser pour obtenir sa part du gâteau. « Nous avons été en retard sur la 3G et la 4G. Il faut que la France ait la 5G le plus rapidement possible pour que toute l’économie en profite », a lancé Georges Karam, président de l’AFNUM, le syndicat des industriels du numérique. « Dans la tête de nos clients, il faut que la 5G représente un usage disruptif, sinon on aura un handicap de monétisation, qui entraînera un handicap d’investissement », a décrété Mari-Noëlle Jego-Laveissière, directrice exécutive Innovation, Marketing et Technologies d’Orange. Les opérateurs télécoms gardent en mémoire le passage raté, en termes de monétisation, de la 3G à la 4G. Pas question de revivre cela. « Il faut y aller progressivement, ne pas se précipiter, pour être sûr d’apporter de la valeur », prévient Mari-Noëlle Jégo-Laveissière.

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Pas sûr que le temps joue en faveur des opérateurs. Ailleurs dans le monde, la course est déjà lancée. En Corée du Sud, les tests de « pré-5G » vont se multiplier l’an prochain, alors que le pays se prépare à accueillir les JO d’hiver début 2018 et compte bien à cette occasion démontrer son savoir-faire technologique. Une bataille se joue entre les pays et leurs champions nationaux pour tenter d’influencer les choix technologiques à venir. La définition exacte de la 5G - les normes et les fréquences qui seront harmonisées au niveau mondial - ne sera pas connue avant la fin 2019 et son adoption par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Mais on devrait en savoir un peu plus dès octobre 2017, lorsque de premières décisions devraient être prises par l’UIT.

Fabienne Schmitt et Romain Gueugneau

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